Ce projet, qui coutera plusieurs milliards de dollars et qui pourrait prendre environ huit ans à mettre sur pied, contribuerait à combler les besoins en énergie du Nouveau-Brunswick (N.-B.) et de la Nouvelle-Écosse lorsque les deux provinces devront cesser de produire une partie de leur électricité au charbon, en 2030.
La première phase consiste à augmenter la capacité de transmission d’énergie entre le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.

Dominic LeBlanc, député de Beauséjour et ministre des Affaires intergouvernementales, de l’Infrastructure et des Collectivités.
En janvier 2021, le ministre des Affaires intergouvernementales, de l’Infrastructure et des Collectivités, Dominic LeBlanc, laissait entendre que la construction pourrait bientôt commencer.
«Dans mon imagination, si on peut arriver à une entente avec les provinces dans les prochains mois, il n’y a pas de raison de retarder le début des travaux», avait-il affirmé en entrevue.
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«L’échéancier est serré»
Les provinces et le gouvernement fédéral sont toujours d’accord pour réaliser le projet, mais planchent depuis des mois sur des questions techniques et financières. Récemment, les quatre premiers ministres de l’Atlantique ont pressé le gouvernement fédéral de clarifier combien il déboursera pour financer la construction.
Le ministre LeBlanc affirme qu’il est toujours optimiste : les nouvelles lignes de transmission seront prêtes à temps, même si les couts et les détails techniques du projet n’ont pas encore été précisés.
Je n’ai aucune raison d’être pessimiste quant à l’entrée en vigueur des nouvelles lignes de transmission avant 2030. Cependant, Énergie NB, NS Power et Hydro-Québec doivent travailler vite, ne doivent pas perdre de temps. L’échéancier est serré, il n’y a aucun doute. Mais d’après ce que les experts nous ont dit, c’est tout à fait réaliste de penser que ça pourrait être mis en place avant 2030.

Blaine Higgs, premier ministre du Nouveau-Brunswick.
Le premier ministre du N.-B., Blaine Higgs, ne semble pas partager l’optimisme du député de Beauséjour. Il affirme que plusieurs détails sont encore inconnus.
«À ce point-ci, il y a la date [de 2030] et c’est à peu près tout ce qu’il y a. […] Je suis très inquiet qu’on ne puisse pas atteindre l’échéancier, ou le cout, ou l’apport en énergie. C’est ma préoccupation principale, il faut établir les priorités et se demander : est-ce qu’on peut atteindre cela et pouvons-nous le faire à temps? Et si on ne le peut pas, où sont les lacunes et comment doit-on les résoudre?» questionne Blaine Higgs.
Cap sur le budget 2023
Le ministre Dominic LeBlanc veut pouvoir présenter un plan concret au Conseil des ministres au début 2023, à temps pour le prochain budget fédéral – y compris des détails sur la participation financière du gouvernement du Canada.
Le ministre affirme toutefois que, pour finaliser la planification du projet, il revient aux provinces de fournir des informations techniques et financières à Ottawa. Mais jusqu’à récemment, les discussions étaient «beaucoup plus avancées» avec le Québec et la Nouvelle-Écosse qu’elles ne l’étaient avec le N.-B., selon lui.
«À date, la Nouvelle-Écosse et le Québec sont beaucoup plus engagés à fournir des détails techniques et économiques», souligne Dominic LeBlanc.
Il se dit toutefois «rassuré» par une rencontre ayant eu lieu à Fredericton il y a quelques semaines entre le conseiller fédéral Serge Dupont et des représentants du N.-B.. M. Dupont est un consultant embauché par le gouvernement fédéral pour agir comme négociateur entre les provinces.
«Il était beaucoup plus encouragé que les détails techniques et les plans d’affaires qu’on attend d’Énergie NB sont en train d’être préparés et qu’on allait avoir les renseignements nécessaires pour procéder», affirme Dominic LeBlanc.
L’Acadie Nouvelle a demandé des détails à Énergie NB sur la nature de ces documents et sur le délai mentionné par le ministre. La porte-parole de l’organisme, Dominique Couture, indique que «Énergie NB travaille actuellement en collaboration avec le gouvernement fédéral et ses homologues dans le cadre du projet éventuel de la boucle de l’Atlantique. Le Nouveau-Brunswick est essentiel à ce projet puisqu’il compte deux éléments à étudier – les interconnexions vers le Québec et vers la Nouvelle-Écosse, alors que les autres services publics en question n’en ont qu’un».
Le ministre LeBlanc affirme aussi que le congédiement du PDG d’Énergie NB, Keith Cronkhite, est «un peu inquiétant».
«J’espère que ça ne va pas engendrer des retards, parce qu’il y a [quelques] semaines, la rencontre était très constructive.»
Énergie NB ne s’attend pas à ce que cela affecte sa participation à ce projet selon sa porte-parole.