Les Causes scolaires
Depuis 1982, l’instruction dans la langue de la minorité constitue un droit à part entière – et non un accommodement. La Cour suprême rappelle régulièrement que ce droit vise à favoriser l’épanouissement des minorités linguistiques.
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Préséance de la Charte canadienne des droits et libertés
Procureur général du Québec c. Quebec Association of Protestant School Boards (1984)
Aucune loi ne peut limiter l’article 23 de la Charte, qui vise à éviter le retour de lois comme le Règlement 17 de l’Ontario.
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Un certain contrôle
La minorité ne peut pas simplement se fier à la bonne volonté de la majorité. Les parents de la minorité ont un droit de gestion et de contrôle sur leurs écoles, « là où le nombre le justifie ».
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Des installations homogènes
Renvoi relatif à la Loi sur les écoles publiques (Man.) (1993)
Un système d’éducation francophone homogène doit être mis en place rapidement. La Cour suprême fait valoir le bienfondé d’un « certain degré de démarcation dans les lieux physiques ».
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Le pouvoir décisionnel aux commissions scolaires
Arsenault-Cameron c. Île-du-Prince-Édouard (2000)
Il revient à la commission scolaire de langue française en situation minoritaire, et non au ministre de l’Éducation, de décider comment servir une communauté.
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Un devoir de suite rapide
Doucet-Boudreau c. Nouvelle-Écosse (Ministre de l’Éducation) (2003)
Un gouvernement qui tarde à faire construire des écoles contrevient au caractère réparateur de l’article 23 de la Charte.
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L’engagement comme voie d’accès
Solski (Tuteur de) c. Québec (Procureur général) (2005)
L’admissibilité à une école de la minorité doit tenir compte de l’engagement linguistique de l’enfant. Pour des raisons culturelles, les programmes d’immersion ne constituent pas une passerelle.
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Des services de haut niveau
Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique c. Colombie-Britannique (2020)
Une Province ne peut évoquer des raisons budgétaires pour justifier des services moindres à la minorité, notamment en matière d’installations et de transport, selon le nombre d’élèves.
Quelques autres causes
D’autres causes ont eu des répercussions sur les francophones du pays. Dans trois d’entre elles, la contestation de contraventions pour excès de vitesse a permis de corriger des irrégularités linguistiques dans les lois du Manitoba, de l’Alberta et de la Saskatchewan.
Aussi, la Cour suprême statue qu’une personne accusée a droit d’être jugée dans la langue officielle de son choix. Les droits linguistiques doivent être appliqués de façon systématique, au-delà des « inconvénients administratifs ».
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