FRANCOPHONIE
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Un nouveau ministre des langues officielles «tanné»
Lundi, le premier ministre Mark Carney a nommé Marc Miller ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes responsable des Langues officielles, après la démission de Steven Guilbeault la semaine dernière.
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Propos controversés : Dès sa première mêlée de presse en tant que ministre, Marc Miller a fait réagir. Interrogé sur le déclin du français au Québec, il a affirmé qu’il était «tanné» de la politisation de la question par certains partis politiques, sans préciser lesquels.
Quelques heures plus tard, le premier ministre québécois, François Legault, a répondu aux propos de Miller, affirmant que c’était une «honte pour tous les Québécois» et qu’il disait des «conneries».
«Ça me blesse, c’était surprenant», a réagi Marc Miller en mêlée de presse mercredi.
C’est bizarre, car j’ai fait partie d’un gouvernement qui a reconnu le déclin du français partout au Canada, incluant au Québec puis […] j’ai doublé l’immigration francophone hors Québec et envoyé 800 millions $ au Québec pour la francisation. C’est beau de parler, mais j’ai fait mes preuves.
En Chambre mardi, il a reconnu le déclin du français «partout au Canada».
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Comité houleux sur le français de Marc Carney
Le président du Conseil du Trésor, Shafqat Ali, a affirmé qu’il y avait un déclin du français au Canada en s’appuyant sur le recensement de 2021. Il n’a toutefois plus voulu répondre directement alors que son collègue Marc Miller l’avait reconnu la veille en Chambre.
Interrogé à de multiples reprises par les députés de l’opposition jeudi matin en comité parlementaire des langues officielles, le président du Conseil du Trésor, Shafqat Ali, a refusé de répondre aux questions sur le déclin du français au Canada et au Québec.
Il s’est contenté de parler de son mandat, alors même que l’intitulé de sa convocation du comité portait sur «L’usage du français dans les communications gouvernementales et les institutions fédérales», qui ciblait particulièrement le faible pourcentage de français utilisé par le premier ministre depuis son élection, selon une analyse de Radio-Canada.
CANADA
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L’Assemblée des Premières Nations unanime contre un oléoduc
Le premier ministre Mark Carney a tendu la main aux chefs de l’Assemblée des Premières Nations (APN) après leur vote unanime cette semaine pour maintenir le moratoire sur les pétroliers près de la côte nord-ouest de la Colombie-Britannique.
Ces derniers ont adopté une résolution qui rappelle leur opposition au projet d’oléoduc sur lequel se sont entendus le premier ministre et la première ministre albertaine, Danielle Smith, la semaine dernière.
Plusieurs nations, dont les Heiltsuk en Colombie-Britannique, ont rappelé leur opposition totale au projet. En réponse, le premier ministre a affirmé qu’il voulait dialoguer avec les chefs de la côte ouest.
Promesses : C’est dans ce contexte que Marc Carney a annoncé une rencontre fédérale-provinciale-territoriale avec les représentants autochtones au début 2026, dont toutes les parties définiront l’ordre du jour.
Mark Carney a aussi promis de relancer le projet de loi sur l’eau potable dans les Premières Nations, de poursuivre la réforme des services de protection de l’enfance et de garantir la consultation des Premières Nations pour tout grand projet national
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Pas sans nous : Les dirigeants autochtones reprochent au gouvernement Carney de légiférer sans leur consentement.
La cheffe de l’APN, Cindy Woodhouse Nepinak, prévient que les Premières Nations resteront unies pour défendre leur autorité décisionnelle sur leurs terres.
Le pipeline, un mirage?
Interrogé sur son choix de rester au caucus libéral après avoir claquer la porte du Cabinet des ministres pour son désaccord sur la construction de l’oléoduc, l’ex-ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes, Steven Guilbeault, a affirmé aux journalistes en mêlée de presse mercredi qu’il «doutait que le pipeline voie le jour» et qu’il y avait toujours la taxe carbone.
En Chambre le même jour, les conservateurs en ont conclu que le premier ministre n’est «pas sérieux sur la construction du pipeline».
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Jason Jacques met en lumière le programme libéral de Maisons Canada
Le directeur parlementaire du budget (DPB) par intérim estime dans son plus récent rapport que le programme Maisons Canada, lancé par les libéraux avec 13 milliards de $, n’ajoutera que 26 000 logements en cinq ans, dont la moitié seront abordables.
Le ministre Gregor Robertson a soutenu que le rapport du directeur parlementaire du budget ignore plusieurs mesures en lien avec Maisons Canada, un programme lancé en septembre par les libéraux pour construire plus de logements abordables.
Cela représente une croissance supplémentaire de seulement 2,1 % de l’offre actuelle et environ 3,7 % des 690 000 logements nécessaires pour rétablir l’accessibilité.
Défense libérale : Le ministre du Logement et de l’Infrastructure, Gregor Robertson, a soutenu que le rapport ne tient pas compte d’autres mesures importantes, comme le fonds d’infrastructure locale de 51 milliards $. Il a promis que les efforts fédéraux en matière de logement vont s’intensifier.
Tacle conservateur : À la période de questions mardi et mercredi, Pierre Poilievre a accusé les libéraux d’exagérer leurs promesses, soutenant que Maisons Canada ne construirait que 5000 logements par an.
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Débats autour d’un projet de loi de lutte contre la haine
Le projet de loi C-9, appelé la «Loi visant à lutter contre la haine», proposé par le gouvernement, a capté l’attention sur la Colline cette semaine. Surtout depuis l’alliance entre les libéraux et le Bloc québécois en comité parlementaire pour retirer l’une des clauses controversées de cette loi : l’exemption pour motif religieux. Les conservateurs sont contre son retrait.
Cette clause empêche de lancer des poursuites judiciaires pour des propos haineux fondés sur des textes religieux.
«Restrictions des libertés» : Une coalition de plusieurs groupes religieux a demandé mercredi le retrait du projet de loi en entier, car le texte criminaliserait certaines libertés, notamment le droit de manifester pour une cause perçue comme liée au terrorisme, par exemple.
L’un des représentants a notamment cité comme exemple le droit de manifester contre le génocide commis par Israël en Palestine, sans pour autant être affilié au Hamas.
«Ce projet de loi risque de museler et criminaliser les manifestants pacifiques dans les lieux publics», a pour sa part affirmé la représentante de l’Église unie du Canada, Emily Dwyer, qui regroupe plusieurs communautés religieuses.
«Nos communautés sont contre la promotion de la violence et de la haine», a de son côté affirmé Khaled Al-Qazzaz, qui représente le Canadian Muslim Public Affairs Council.
Il a soutenu que l’exemption pour motif religieux qui existe déjà dans les lois canadiennes visait à «faire de l’espace pour que les personnes religieuses puissent pratiquer leur religion».
INTERNATIONAL
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Une nouvelle aide canadienne de 34 millions $ à l’Ukraine
La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, a annoncé un financement de 35 millions $ pour les mesures d’assistance en faveur de l’Ukraine de la part de l’OTAN.
L’aide totale du Canada jusqu’ici atteint 180 millions $. Ce soutien renforcera le fonds fiduciaire multidonateurs de l’OTAN afin de répondre aux besoins immédiats, à moyen terme et à long terme de l’Ukraine en matière de sécurité et de défense.
Ce financement permet des moyens militaires «non létaux», incluant des fournitures médicales, un renforcement des capacités à moyen et à long terme et des initiatives de planification et de relèvement.
