le Vendredi 28 novembre 2025
le Vendredi 28 novembre 2025 6:30 Politique

Débat pour la direction du NPD : la passion avant le français

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
Le débat a duré 1 h 25 et en tout, les candidats ont parlé un peu plus de 22 minutes à eux tous en français. — Capture d’écran – CPAC
Le débat a duré 1 h 25 et en tout, les candidats ont parlé un peu plus de 22 minutes à eux tous en français.
Capture d’écran – CPAC

FRANCOPRESSE – Heather McPherson et Avi Lewis sortent gagnants du débat bilingue de la course à la chefferie du Nouveau Parti démocratique (NPD) pour avoir parlé le plus de temps en français. Le cout de la vie a largement été le sujet de prédilection, mais peu de choses opposent réellement les candidats et candidates.

Débat pour la direction du NPD : la passion avant le français
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Heather McPhreson propose entre autres d’étendre le programme de financement d’emploi étudiant du gouvernement fédéral sur toute l’année. 

Photo : Capture d’écran – CPAC

Heather McPherson et Avi Lewis se sont démarqués mercredi par leur meilleure maitrise du français. La première a parlé 7 minutes et 20 secondes dans la langue de Molière, tandis qu’Avi Lewis comptabilise un peu plus de 6 minutes. Tous les prétendants lisaient des textes pour lesquels ils s’étaient pratiqués.

Le débat avait pour objectif d’offrir un total de 60 % de français et 40 % d’anglais. D’après le chronométrage de Francopresse, la cible n’a pas été atteinte.  

Si Rob Ashton s’est excusé plusieurs fois et a fait valoir qu’il travaillait son français, lui et Tanille Johnston ont affirmé qu’il fallait voir «au-delà» de la barrière de la langue.

«Je suis chanceux, car la langue des travailleurs va au-delà de toute langue. On a travaillé pour le Québec. […] Je vais essayer de toujours mentionner une phrase ou deux en français dans les débats publics», a-t-il offert en anglais, lors d’un débat ouvert.

Avi Lewis est revenu très souvent sur le sujet du cout de la vie. Il dit vouloir imposer «une taxe de 1 % sur le 1 %» des Canadiens les plus riches. 

Photo : Capture d’écran – CPAC

Tanille Johnston a abondé dans son sens, avec une touche personnelle, aussi en anglais : «On peut aller au-delà de la barrière de la langue, si on se lie aux champions locaux. […] Toute ma vie d’adulte, j’ai essayé de réapprendre ma langue autochtone. On est 6 à 10 personnes qui parlent couramment cette langue dans ma communauté, alors je ressens vraiment cet engagement […], comme les Québécois et les francophones avec leur langue. Je sais ce que ça représente d’être menacé.»

La jeune femme Liǧʷiłdax̌ʷ, de la Première Nation WeWaiKai, en Colombie-Britannique, a aussi assuré qu’elle respectait la langue française et qu’elle allait l’apprendre.

Tard dans le débat, Avi Lewis a lancé une flèche pour ses collègues moins à l’aise en français : «On a besoin de parler aux Québécois dans leur langue. Soyons honnêtes : nous ne sommes pas à la hauteur actuellement […]. Cela nous prendra un peu de temps.»

Tanille Johnston dit comprendre les défis des francophones pour conserver leur langue, puisqu’elle fait partie d’un trop petit groupe de personnes – une dizaine – qui parle la Likʷala, la langue de la Première Nation We Wai Kai. 

Photo : Capture d’écran – CPAC

Une place pour les Premières Nations

À ce propos sur la réconciliation, Tanille Johnston a suggéré qu’il fallait arrêter la «paternalisation» envers les Premières Nations en commençant par leur donner accès à de l’eau potable.

Tony McQuail et Heather McPherson ont également condamné le projet de loi C-5, voté en juin, et qui a pour but d’accélérer la construction de grands projets en donnant la permission au gouvernement de passer par-dessus des règles environnementales et de consultation des Autochtones.

Ils ont aussi appuyé la mise en œuvre des appels à l’action de la Commission vérité et réconciliation.

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De très légères différences

Interrogés sur le cout de la vie, Avi Lewis et Heather McPherson ont proposé de déclarer l’état d’urgence nationale. Le premier pour le cout de la vie. La seconde pour le logement, afin de «mobiliser les fonds» pour construire.

La députée fédérale d’Edmonton–Strathcona a proposé notamment de créer plus de coopératives de logement.

Avi Lewis a suggéré quant à lui rendre les «denrées essentielles abordables et limiter le prix des grands magasins».

Rob Ashton s’est excusé plus d’une fois de sa faible connaissance du français, mais a promis qu’il allait l’apprendre. 

Photo : Capture d’écran – CPAC

Tandis que Tanille Johnston a affirmé qu’il fallait surmonter les «obstacles interprovinciaux», Rob Ashton a soutenu qu’il fallait demander à la Banque du Canada de prendre en compte l’effet sur les emplois quand elle prend des décisions sur le taux directeur. «On s’en fout de l’inflation faible s’il n’y a aucun emploi!», a-t-il tonné.

Avi Lewis est celui qui a le plus attaqué Mark Carney, en commençant par le fait que son plan est de «donner de l’argent aux corporations et aux entreprises».

L’annonce de l’accord signé entre Ottawa et l’Alberta pour un oléoduc de qui traverserait la Colombie-Britannique, malgré le refus de cette province, a donné l’occasion à Tony McQuail tendre la main aux «libéraux déçus, comme M. Guilbeault».

Ce dernier faisait référence au départ du désormais ex-ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes, responsable également des Langues officielles. Avant ce rôle, il avait été ministre de l’Environnement du Changement climatique sous Justin Trudeau. L’entente pouvant mener à la construction d’un oléoduc et les détails qui l’accompagnent ont été l’ultime couleuvre pour l’ex-ministre.

Sans s’opposer frontalement, les candidats et candidates à la chefferie du NPD ont chacun insisté sur des points différents. Comme Tony McQuail, le doyen des cinq, qui a proposé à plusieurs reprises de réformer le système électoral. Il privilégie d’abandonner l’uninominal à un tour pour la représentation proportionnelle. Tanille Johnston a proposé la même chose.

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Tony McQuail est revenu à plusieurs reprises sur le besoin de changer le mode de scrutin au Canada. Selon lui, rien d’autre ne pourra changer sans cette transformation de base. 

Photo : Capture d’écran – CPAC

Reconstruction du parti et plans

Interrogé sur le futur du NPD au Québec et ce que le parti pourrait apporter, Heather McPherson a fait valoir en français que «notre route vers la victoire passe par le Québec, par chaque communauté francophone, incluant la mienne».

Elle a mis son expérience de députée fédérale de l’avant et a remercié Alexandre Boulerice, le seul député du parti de la province francophone. Heather McPherson a aussi misé sur les soins de santé publics, tout comme son collègue Avis Lewis, qui souhaite que ces derniers soient gratuits, de même que les transports publics.

Son collègue Rob Ashton a affirmé de son côté que le parti devait être la voix «des travailleurs et des régions» et qu’il est nécessaire de «ramener [le NPD] à ses sources, les travailleurs».  

Tony McQuail a mis de l’avant une «coalition verte» dans un français laborieux. Avi Lewis a expliqué dans la même langue que les Québécois «veulent un champion de l’action climatique. Le Québec est le cimetière des pipelines sales».

Avi Lewis croit que le chemin de retour du parti vers la victoire passait par le bannissement du pétrole, du gaz et des énergies fossiles. «Mais avant, il faut créer des emplois dans les énergies propres», a-t-il ajouté.

Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Déclaration sur les sources et la méthode:

Déclaration IA : Le présent article a été rédigé par un/une journaliste sans l’aide d’outils de l’intelligence artificielle.

Données de parution:

Ottawa

Inès Lombardo

Francophonie canadienne

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