La première partie de la séance du Comité permanent des langues officielles, jeudi, a surtout été marquée par des règlements de comptes entre députés libéraux et conservateurs.
Le débat avait en réalité commencé lundi soir, lors d’une réunion demandée par les conservateurs et acceptée par le président du comité, Yvan Baker.
Les élus conservateurs ont amorcé la discussion sur la manière dont le comité évaluera le fait que seulement 17 % des discours du premier ministre ont été prononcés en français depuis son élection jusqu’au 14 septembre.
Les libéraux ont affirmé à Francopresse, après la réunion de lundi soir, avoir été «pris de court» par une partie de la demande du député Joël Godin, porte-parole en matière de langues officielles pour le Parti conservateur du Canada. Celle-ci visait à obtenir l’accès à l’agenda du premier ministre afin de déterminer combien de ses activités étaient liées à son apprentissage du français.
Les conservateurs affirment de leur côté avoir été «trahis» par les libéraux par rapport au vote d’une motion sur laquelle ils étaient censés s’entendre lundi soir.
Accord et désaccords
L’accord initial entre les deux partis et le Bloc québécois était d’inviter en comité le Président du Conseil du Trésor ainsi que le ministre des Langues officielles lors de deux réunions séparées pour «discuter de l’état du bilinguisme officiel au Canada» et au Québec.
Le député bloquiste Mario Beaulieu a toutefois déclaré, en comité jeudi, ne pas avoir été «invité dans l’entente» qui existait avant lundi entre le Parti libéral et le Parti conservateur, déclenchant les rires des autres membres du comité. «C’est drôle, mais ça en dit long», a-t-il déploré.
«Nous sommes tous d’accord que le premier ministre doit faire des efforts, a affirmé Guillaume Deschênes-Thériault, député acadien de Madawaska–Restigouche au Nouveau-Brunswick. Nous sommes d’accord sur les deux tiers de la motion conservatrice amendée par le Bloc québécois.»
Le député a invoqué des enjeux de «sécurité nationale» pour justifier le partage du calendrier du premier ministre.
Les trois partis se sont finalement entendus pour exclure de la divulgation les activités de Mark Carney concernant la sécurité nationale, mais le bureau du premier ministre devra rendre compte des activités «liées au français depuis son entrée en fonction, […] y compris les séances de tutorat», dans un délai de 21 jours, afin d’évaluer l’engagement du premier ministre à améliorer son français.
