Le Commissariat aux langues officielles (CLO) confirme qu’un total de 43 plaintes ont été déposées en raison d’un manque de services en français.
L’Ontario en recense le plus grand nombre, avec 14 plaintes, suivi de 11 au Manitoba et de 5 au Québec.
Les communications du CLO indiquent que sur les 43 plaintes, «23 ont été réglées par des mesures prises par [Élections Canada] […], 19 sont sous enquête et une est en analyse avant enquête».
Le bureau du Commissaire précise par courriel à Francopresse que c’est l’indisponibilité du service en français en personne, l’absence d’offre active, ainsi que des enjeux d’affichage ou de communication écrite qui constituent les trois motifs principaux des plaintes.
Si le nombre de plaintes reçues à l’égard d’Élections Canada en 2025 a augmenté d’une dizaine par rapport à l’élection fédérale de 2021, la quantité est bien moindre que pour celle de 2019. Cette année-là, 120 plaintes avaient été recensées concernant la partie IV de la Loi sur les langues officielles, soit les services en français.
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Dépouillements judiciaires
Autre difficulté notable au lendemain de l’élection fédérale : le nombre de votes très serré dans certaines circonscriptions qui mènent à des recomptages judiciaires. Au moment d’écrire ces lignes, l’exemple de Terrebonne, une circonscription aux alentours de Montréal, au Québec, reste emblématique.
La libérale Tatiana Auguste l’a finalement remporté par une seule voix au cours de la fin de semaine du 10 mai, contre sa rivale du Bloc québécois, Nathalie Sinclair Desgagné, élue à la Chambre des Communes à Ottawa en 2021.
Un nouveau rebondissement est survenu dans les jours qui ont suivi : une électrice a signalé que son vote par la poste avait été refusé parce que l’enveloppe, fournie par Élections Canada, n’avait pas la bonne adresse. Elle dit avoir voté pour le Bloc québécois.
Le 14 mai, le Bloc a fait savoir par communiqué qu’il étudiait «toutes les options» pour que le droit de vote soit «pleinement respecté». Le parti précise qu’il voit cette situation comme une «irrégularité».
En Ontario, Irek Kusmierczyk, député libéral sortant de Windsor–Tecumseh–Lakeshore, a demandé, le 9 mai, un recomptage judiciaire pour des «bulletins rejetés à tort», alors que 77 votes le séparaient de son adversaire conservatrice, Kathy Borelli.
Ce recomptage ne commencera que le 20 mai, six jours avant la reprise du Parlement.
Même chose dans une autre circonscription ontarienne, celle de Milton-Est–Halton Hills-Sud, où l’écart est de 29 votes entre Parm Gill, candidat conservateur, et Kristina Tesser Derksen, donnée gagnante quelques jours plus tôt comme députée libérale.
Et 12 votes uniquement séparent le libéral Anthony Germain du conservateur Jonathan Rowe dans la circonscription de Terra Nova–Les Péninsules (Terre-Neuve-et-Labrador).
Les recomptages judiciaires se font automatiquement lorsque l’écart entre le nombre de voix obtenu et le nombre de suffrages exprimés est inférieur à un millième, selon le site d’Élections Canada.
OFFICIAL: Judicial Recount Granted in Windsor—Tecumseh—Lakeshore pic.twitter.com/43Zavpas94
— Irek Kusmierczyk (@Irek_K) May 9, 2025