Quatre jours après l’élection qui a donné un mandat minoritaire au Parti libéral, Mark Carney a annoncé un mois de mai chargé. Au programme : une visite à Washington le 5 mai, la formation de son Cabinet de ministres dans la semaine du 12 mai, un rappel du Parlement le 26 et le discours du Trône prononcé par le Roi Charles III le lendemain.
Concernant l’immigration, Mark Carney plafonnera le niveau d’immigration des étudiants étrangers et des travailleurs temporaires à un maximum de 5 % de la population canadienne. Une façon de ramener «l’immigration à des niveaux durables».
La diminution du nombre d’immigrants temporaires permettra de «réduire la pression sur les services sociaux et le logement», a-t-il affirmé, en conférence de presse vendredi.
Rien toutefois sur l’immigration francophone, que le gouvernement de Justin Trudeau avait prévu de porter à 8,5 % pour 2025. Le premier ministre actuel, lui, dit plutôt cibler 12 % d’immigration francophone d’ici 2029.
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Plaire à plusieurs
À la frontière, 1000 agents frontaliers de plus seront recrutés pour renforcer la surveillance des lieux de passages d’immigrants clandestins. Une mesure qui faisait partie des négociations avec les États-Unis avant même que Donald Trump ne soit officiellement à la Maison-Blanche.
De plus, la Gendarmerie royale du Canada pourra recruter 1000 agents de plus pour «lutter contre les crimes», selon le premier ministre.
Alors que le mois de mai verra la nomination d’un nouveau Cabinet de ministres, un rappel du Parlement et un discours du Trône, le premier ministre garde le cap sur le discours libéral de la campagne électorale : miser sur la réponse et les négociations avec les États-Unis et dépenser «moins pour que les Canadiens investissent plus».
Il a réitéré qu’il réduira «le taux de croissance des dépenses de fonctionnement [de l’État], qui est de 9 % par année, à 2 %».
Lors du débat en anglais deux semaines plus tôt, il a assuré ne pas vouloir «toucher aux transferts» aux provinces, notamment en santé.
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Travail avec les autres partis face à Trump?
Mark Carney a, d’entrée de jeu, affirmé que «l’ancienne relation» amicale entre les États-Unis et le Canada est «terminée».
Assurant que d’être à la tête d’un gouvernement minoritaire ne changera pas le rapport de force avec l’administration Trump, le premier ministre a affirmé avoir eu une «conversation très constructive» avec le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, et une autre avec le chef conservateur, Pierre Poilievre, sur la stratégie à adopter face à la présidence américaine.
«Nous avons des objectifs assez similaires», a-t-il fait valoir en réponse à une question lui demandant s’il ouvrirait la porte de son caucus à des députés d’autres partis.
Cette question a été soulevée parce que des députés conservateurs réélus, Chris d’Entremont et Jamil Jivani, ont ouvert la porte à travailler avec les libéraux face aux menaces américaines.
Dans ce contexte de menace à la souveraineté canadienne par le président des États-Unis, Mark Carney a souligné que le Roi Charles III avait accepté de lire le discours du Trône. Une démonstration qui «souligne la souveraineté du Canada», a-t-il fait valoir.
Le premier ministre ira d’ailleurs à Washington mardi prochain pour rencontrer Donald Trump. Il prévoit des négociations «difficiles».
Mark Carney a aussi affirmé qu’il jetterait les bases pour redresser l’économie canadienne d’ici la fête du Canada, le 1er juillet.
Bientôt une élection partielle pour Pierre Poilievre
Le premier ministre Carney a indiqué à Pierre Poilievre qu’il déclencherait rapidement une élection partielle pour que le chef de l’opposition et chef du Parti conservateur puisse être élu et diriger son parti à la Chambre des communes.
Ce sera le député de Battle River Crowfoot, Damien Kurek, qui cèdera sa place à son chef.