Compressions à CBC/Radio-Canada, décès de Gérald Comeau et Greg Fergus prié de démissionner
- 800 postes abolis
Lundi, lors d’une rencontre avec les employés, la présidente-directrice générale de la société d’État, Catherine Tait, a annoncé la suppression de 800 postes dont 200 postes vacants; soit environ 10 % des effectifs totalisant 125 millions de dollars de compressions budgétaires.
Parmi les postes abolis, 250 proviendront de CBC et 250 de Radio-Canada, alors que 100 sont hors production.
Cette division 50/50 préoccupe les communautés francophones en situation minoritaire, ainsi que la sphère politique canadienne.
Dans un courriel envoyé à Francopresse, la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) souhaite rencontrer Catherine Tait entre autres pour «demander de quelle manière Radio-Canada a consulté ou consultera les communautés francophones pour mitiger l’impact des compressions sur celles-ci, comme le requiert la nouvelle Loi sur les langues officielles».
Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, exige de son côté la présence de Catherine Tait et la ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, en comité parlementaire dès le début de l’année de 2024.
«Le réseau francophone rejoint plus de gens et rapporte davantage de revenus publicitaires que son pendant anglophone, mais se fait autant couper que la CBC! Si on voulait saboter le réseau francophone et régional, on ne ferait pas autrement!», soutient dans un communiqué Martin Champoux, porte-parole en matière de Patrimoine, Culture et Communications du Bloc Québécois.
Pour sa part, le député néodémocrate Alexandre Boulerice s’est dit attristé de cette nouvelle. «C’est une catastrophe pour ces travailleurs. Mais aussi pour le débat civique dans notre société et l’avenir de la démocratie […]. Mais dans certaines régions, s’il n’y a pas de Radio-Canada ou de CBC locale, il n’y a rien d’autre», a-t-il lancé en mêlée de presse.
Mardi, Randy Boissonnault, le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, s’est dit «préoccupé» par ces compressions. Il a d’ailleurs soutenu que l’entreprise étatique devrait avoir une part des 100 millions de dollars de l’entente entre Google et Ottawa.
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L’ancien sénateur conservateur Gérald Comeau s’est éteint le 4 décembre à l’âge de 77 ans.
- Gérald Comeau n’est plus
L’ancien député et sénateur néoécossais, Gérald Comeau, est décédé lundi des suites d’un cancer.
Gérald Comeau a été élu député fédéral de South West Nova, en Nouvelle-Écosse, en 1984. Défait au scrutin de 1988, il est nommé sénateur deux ans plus tard. Poste qu’il a occupé pendant 14 ans.
La Nouvelle-Écosse a été privée d’un sénateur acadien pendant 10 ans après le départ à la retraite de Gérald Comeau. Au début novembre, Réjean Aucoin a été nommé sénateur indépendant de la province.
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- Un président dans la tourmente
À peine deux mois après son élection, le président de la Chambre des communes, Greg Fergus, se retrouve sous les projecteurs.

Des partis d’opposition réclâment la démission du président de la Chambre, Greg Fergus.
Le président est apparu vêtu de sa toge dans une vidéo rendant hommage au chef par intérim sortant du Parti libéral de l’Ontario, John Fraser.
Malgré les excuses du principal concerné, présentées lundi matin, le Parti conservateur du Canada et le Bloc québécois demandent sa démission en raison du manque d’impartialité que présente la vidéo par rapport à ses fonctions.
Le député conservateur Andrew Scheer, qui lui aussi a déjà occupé le rôle de président à la Chambre, a déposé une motion pour convoquer Greg Fergus devant le comité parlementaire de la procédure.
«Pour que les députés vous fassent confiance et acceptent vos décisions, vous devez à tout moment éviter de faire preuve d’esprit partisan, a écrit Andrew Scheer dans une lettre publiée sur la plateforme X. Votre comportement de cette fin de semaine a rompu cette confiance.»
Il est inacceptable que le Président participe à un congrès politique.
— Andrew Scheer (@AndrewScheer) December 4, 2023
Je soulèverai la question à la Chambre demain.
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Monsieur le Président
Je vous écris pour vous aviser, conformément à l’article 48 du Règlement, que j’ai l’intention de soulever une question de privilège… pic.twitter.com/WOi3drbbu7
Greg Fergus devra démissionner si la majorité des députés de la Chambre le demande. Or, le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral représentent la majorité.
Taux directeur, COP28 et conflit Israël-Hamas
- Un taux directeur inchangé
Mercredi, la Banque du Canada a décidé de maintenir son taux directeur à 5 %, comme ce qui était attendu, pour faire baisser l’inflation.
Dans un communiqué, la Banque soutient que «l’économie mondiale continue de ralentir et [que] l’inflation a encore baissé». Elle rapporte également que la croissance économique du pays a stagné aux deuxième et troisième trimestres de l’année 2023.
La prochaine révision du taux directeur aura lieu le 24 janvier prochain.
- La COP28 tire à sa fin
Lors de la 28e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) à Dubaï, le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, et le sous-secrétaire du ministère de l’Industrie et des Technologies avancées des Émirats arabes unis, Omar Ahmed Suwaina Al Suwaidi, ont annoncé le lancement de l’initiative Breakthrough sur le ciment et le béton.
Cette nouvelle initiative, codirigée par les deux États, «permettra l’échange entre les pays de pratiques exemplaires en lien avec un éventail de politiques et de mesures visant à décarboner ce secteur industriel essentiel», peut-on lire dans un communiqué de presse.
Toujours dans le cadre de la COP28, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, et le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, ont annoncé un plan pour plafonner les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’industrie pétrolière.
Ce dernier «a été élaboré à la suite d’une vaste mobilisation auprès de l’industrie, des groupes autochtones, des provinces et des territoires, et d’intervenants», explique le communiqué.
L’objectif reste le même : atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
- Guerre au Proche-Orient
Le premier ministre Justin Trudeau et le roi de la Jordanie, Abdallah II, se sont entendus pour trouver une solution à deux États «afin de garantir une paix durable pour les Israéliens et les Palestiniens», stipule le communiqué.

Le gouvernement canadien veut soutenir une solution à deux États au Proche-Orient.
Le Canada dit soutenir le «droit des Israéliens et des Palestiniens de vivre dans la paix, la sécurité et la dignité, sans crainte».
«Le prix de la justice ne peut être à l’encontre de tous les civils palestiniens, a lancé la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly en mêlée de presse mardi. Alors la violence doit arrêter, et c’est pourquoi nous allons soutenir une solution à deux états, et le Canada sera impliqué dans les démarches pour mener à cette solution à deux États.»
Le gouvernement se retient toutefois de mentionner un cessez-le-feu.