Mise à jour économique et déception de l’opposition

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a confiance que son plan économique bâtira une «économie forte qui fonctionne pour tout le monde».
- De nouvelles mesures pour le logement
La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a présenté mardi l’Énoncé économique de l’automne de 2023 du gouvernement fédéral.
Près de 11 milliards de dollars se concentrent sur «deux grands enjeux» de l’heure : le logement et le cout de la vie.
Le message «soutenir une classe moyenne forte», l’un des piliers de la campagne électorale libérale de 2015, prend aussi une place considérable dans l’énoncé.
Quelques heures plus tôt, Statistique Canada annonçait que l’inflation annuelle avait ralenti pour atteindre 3,1 % en octobre. Ce que la vice-première ministre n’a pas manqué de souligner en Chambre : «Nous faisons attention de ne pas alimenter l’inflation en ciblant soigneusement les nouveaux investissements sur les priorités des Canadiens d’aujourd’hui et sur la croissance future qui rend nos finances viables.»
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- Les oppositions insatisfaites
«Il y a un an, la ministre des Finances a assuré qu’elle parviendrait à l’équilibre budgétaire d’ici 2028. Dans l’intervalle, elle a annoncé 100 milliards de dollars de dette supplémentaire, en plus d’avoir doublé la dette au départ», a défendu mardi en Chambre le chef conservateur Pierre Poilievre.

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a confirmé qu’il ira de l’avant avec un vote de non-confiance envers le gouvernement Trudeau.
Dans un communiqué, Jagmeet Singh a accusé le gouvernement de Trudeau de se plier «aux exigences des lobbyistes et des PDG». Selon le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), les mesures annoncées «restent insuffisantes par rapport à la crise que nous traversons».
Le Bloc québécois accuse quant à lui dans un communiqué le gouvernement d’être «inactif face aux urgences» et d’avoir raté une occasion de, entre autres, venir en aide aux médias et aux personnes ainées.
Tensions au Sénat et décision de la Cour fédérale défiée
- Des sénatrices «intimidées» par leurs collègues
La sénatrice indépendante Raymonde Sainte-Germain a dit, lors d’une question de privilège, avoir été, avec sa collègue Bernadette Clement, intimidée physiquement et verbalement en Chambre par d’autres sénateurs dans le cadre de débats sur le projet de loi C-234.
Les députés, sénateurs et premiers ministres provinciaux conservateurs souhaitent l’adoption de ce projet de loi qui vise à exempter de la tarification sur le carbone certains types de carburants utilisés par les agriculteurs. Il reste une étape de débat au Sénat avant son adoption.
L’incident aurait eu lieu le 9 novembre dernier. Des sénateurs auraient exprimé leur déception quand la sénatrice Clement a fait ajourner le débat sur C-234 au lieu de le faire adopter rapidement. Selon Raymonde Saint-Germain, un sénateur aurait adopté une attitude agressive à l’endroit des sénatrices qui souhaitaient prolonger le débat.
La situation se serait aussi transportée sur les réseaux sociaux et sur le téléphone de Bernadette Clement. La sénatrice a affirmé qu’un homme l’avait appelée et menacée de rentrer chez elle, à Cornwall, en Ontario.
- Un désaccord entre Ottawa et la Cour fédérale
Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, a annoncé lundi qu’une décision de la Cour fédérale sera portée en appel.

Le ministre Steven Guilbeault portera en appel la décision de la Cour fédérale en lien avec le plastique.
Le 16 novembre dernier, l’instance juridique a invalidé un décret de 2021 du gouvernement fédéral qui inscrivait les articles en plastique à la liste des substances toxiques inscrites dans la Loi sur la protection de l’environnement. La Cour a stipulé que la catégorie d’«articles en plastique» était trop vaste pour dire qu’ils étaient tous nocifs.
Ce décret a notamment permis au ministre de règlementer l’usage de certains produits faits de plastique, comme les ustensiles et les pailles.
«La pollution plastique sous toutes ses formes étouffe notre faune et notre flore, obstrue nos cours d’eau et dégrade notre environnement naturel, a déclaré le ministre lundi. Notre gouvernement a l’intention de faire appel de la décision de la Cour fédérale et nous explorons toutes les options possibles pour continuer à lutter contre la pollution plastique.»
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Vente de secrets d’État et pause à Gaza
- Divulgation de renseignements classifiés
Mercredi, l’ancien directeur du Centre national de coordination du renseignement de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Cameron Jay Ortis, a été reconnu coupable d’avoir divulgué des secrets d’État. Il pourrait faire face à 20 ans de détention.
Cameron Jay Ortis avait, dans le cadre de son emploi, accès à des informations hautement classifiées provenant des services de renseignement canadiens et de ceux du Groupe des cinq (Five Eyes), une alliance rassemblant le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et l’Australie.
Les six chefs d’accusation auxquels il a fait face étaient liés à des tentatives de vendre des informations secrètes à des groupes criminels.
Lors du procès, la question de destinataires internationaux a été soulevée, laissant croire que Cameron Otis fournissait potentiellement de l’information à une entité étrangère.
L’accusé a expliqué lors de sa défense qu’il tentait en fait de piéger les criminels en les attirant avec de l’information.
- Hamas-Israël : une pause en vue
L’accord de trêve conclu entre Israël et le Hamas, annoncé pour jeudi, n’aura pas lieu avant vendredi, ont annoncé des responsables israéliens.

«On appelle toujours à des pauses humanitaires, à une trêve humanitaire, qui pourra mener, on l’espère, à un cessez-le-feu», a réitéré Mélanie Joly mardi.
L’entente prévoit l’échange de 50 otages détenus par le Hamas contre 150 prisonniers palestiniens.
En mêlée de presse mercredi, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a affirmé que son objectif actuel était de «faire en sorte que les Canadiens qui sont toujours coincés à Gaza puissent revenir au Canada». «Il y [en] a environ 200», a-t-elle précisé.
«On s’attend à toute forme de négociation, avait-elle déclaré mardi en mêlée de presse. Que premièrement, que tous les otages soient libérés. Deuxièmement, que tous les binationaux puissent quitter Gaza, bien entendu les Canadiens. Et finalement, on s’attend à ce qu’il y ait beaucoup plus d’aide humanitaire qui puisse être acheminée à Gaza.»