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le Dimanche 12 février 2023 13:00 Politique

Feuilleton de la Colline — Semaine du 6 février

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La bisbille chez les libéraux en matière de langues officielles, une motion du Bloc pour discuter de la clause dérogatoire et l'affaire McKinsey ont retenu l'attention au Parlement cette semaine.  — Photo : Mélanie Tremblay - Francopresse
La bisbille chez les libéraux en matière de langues officielles, une motion du Bloc pour discuter de la clause dérogatoire et l'affaire McKinsey ont retenu l'attention au Parlement cette semaine.
Photo : Mélanie Tremblay - Francopresse
FRANCOPRESSE – Cette semaine, trois sujets chauds ont occupé le Parlement : de nouveaux amendements pour les francophones, une brouille interne chez les libéraux sur les langues officielles, les transferts en santé et la volonté du Bloc qu’Ottawa laisse les provinces et territoires recourir à la clause dérogatoire de façon préventive.
Feuilleton de la Colline — Semaine du 6 février
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Plus sur la francophonie

  • Des amendements pour les francophones et une chicane politique

Entre la division des libéraux sur C-13 et des amendements spécifiques pour les francophones en situation minoritaire, le dossier des langues officielles a été l’un des plus brulants de la semaine.

Ginette Petitpas Taylor n’a trouvé que peu de soutien au sein du caucus libéral cette semaine pour défendre le projet de loi C-13. 

Photo : Mélanie Tremblay — Francopresse

Mardi, le Comité des langues officielles a adopté deux amendements au projet de modernisation de la Loi sur les langues officielles : un accès à la justice dans la langue de son choix sans préjudice et le rétablissement du poids démographique des minorités francophones à son niveau de 1971, soit 6,6 %. Cette cible était évoquée dans le livre blanc sur les langues officielles déposé en 2021.

La ministre Ginette Petitpas Taylor a tenté de défendre son projet de loi sur fond de dissensions au sein de son parti cette semaine, mais aucun ministre francominoritaire ni le premier ministre ne l’ont appuyée davantage.

«C-13 est en train de glisser des mains des libéraux», selon la politologue Linda Cardinal. «[Justin Trudeau a] toujours été présenté comme quelqu’un qui manquait de sensibilité» par rapport au dossier des langues officielles, a-t-elle ajouté.

À lire aussi : C-13 «glisse entre les mains des libéraux»

Augmentation des transferts en santé et clause dérogatoire

  • 46,2 milliards sur 10 ans

Après les demandes à répétition des provinces et des territoires, le gouvernement fédéral a finalement augmenté l’enveloppe des transferts en santé à hauteur de 196,1 milliards sur une période de 10 ans. Une augmentation de 46,2 milliards comparativement à l’entente précédente.

Le premier ministre avait à défendre cette semaine son offre de transferts en santé aux provinces et territoires et le dossier des langues officielles malmené.

Photo : Inès Lombardo — Francopresse

En tout, 25 milliards seront réservés aux accords bilatéraux pour chacune des provinces au cours de la prochaine décennie.

Les premiers ministres provinciaux et territoriaux, qui espéraient une enveloppe de 280 milliards, ont jugé l’offre «insatisfaisante».

Pierre Poilievre a accusé le premier ministre d’avoir «gaspillé» l’argent en faisant «sauter la banque fédérale». Le chef de l’opposition a toutefois assuré qu’il maintiendrait cette offre s’il accédait au pouvoir, sans préciser s’il l’augmenterait.

Le chef du Bloc québécois a quant à lui accusé le premier ministre d’empirer le sous-financement en santé. «Ottawa accepte donc d’indexer les transferts en santé de 5 % par année, mais sans vraiment augmenter sa participation. Il ne réduit pas le sous-financement des soins de santé : il perpétue et aggrave ce sous-financement déjà alourdi par l’inflation et le vieillissement de la population», a fait savoir Yves-François Blanchet par communiqué.

Jagmeet Singh a de son côté qualifié l’offre de «strict minimum», sans «condition concrète pour régler la crise dans notre système de santé». Néanmoins, le chef néodémocrate n’a pas spécifié si l’offre de Justin Trudeau pouvait mener au retrait de l’alliance de son parti avec les libéraux.

  • Motion du Bloc québécois sur la clause dérogatoire

Jeudi, le Bloc a déposé une motion relative à l’utilisation de la clause dérogatoire par les provinces et territoires.

Fin janvier, Justin Trudeau avait mentionné qu’il aurait recours à la Cour suprême sur l’utilisation préventive de la clause dérogatoire de la Constitution par les provinces et territoires qui peuvent l’invoquer pour suspendre certains droits individuels.

Motion du Bloc québécois

«Que la Chambre rappelle au gouvernement qu’il revient au Québec et aux provinces de décider seuls de l’utilisation de la disposition de dérogation.»

Lors de la première journée d’opposition du Bloc, Yves-François Blanchet a au passage affirmé que son geste ne bénéficierait pas seulement au Québec, mais aussi aux autres provinces et territoires qui oscillent entre «opportunisme et mollesse».

Le Bloc québécois a déposé une motion afin de faire voter tous les députés sur l’utilisation de la clause dérogatoire par les provinces et les territoires.
Source : ParlVu

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, y avait eu recours lors de la grève des travailleurs de l’éducation, l’automne dernier. Le chef du gouvernement avait alors dénoncé cette action et interdit le droit de grève des travailleurs.

Les conservateurs en guerre contre McKinsey

Lundi, les conservateurs ont demandé à la vérificatrice générale d’enquêter sur les contrats conclus entre la société et le gouvernement de Justin Trudeau.

«Jusqu’à présent, les libéraux ont divulgué au moins 120 millions en contrats avec McKinsey, une somme énorme qui ne cesse d’augmenter. Pourtant, malgré cette étiquette de prix exorbitants, les médias ont cité de hauts fonctionnaires qui disent n’avoir aucune idée de ce que McKinsey a fait en échange de ces contrats», ont-ils fait savoir par communiqué.  

La semaine dernière déjà, les conservateurs avaient mis à rude épreuve l’ex-patron de la firme de Dominic Barton, interrogé en comité parlementaire.

 À lire aussi : L’ex-PDG de McKinsey esquive les flèches en comité parlementaire

Inès Lombardo

Correspondante parlementaire

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