L’accès aux services de santé en français, l’agrandissement d’espaces francophones et un meilleur appui aux organismes sans but lucratif (OSBL) sont les autres recommandations de l’AFO.
Cette «Plateforme franco» est une première pour l’organisme, qui a remis personnellement le document de 16 pages aux différents partis politiques avant la diffusion publique de ce dernier. Le président de l’AFO, Carol Jolin, assure que leurs propositions ont été «très bien reçues par les partis».
Consultez le site Le Droit Franco
Bien se relever du jeudi noir
M. Jolin rappelle que le gouvernement de Doug Ford avait commencé «sur les chapeaux de roue» la journée où il avait annoncé l’abolition du Commissariat aux services en français et l’annulation du projet de création de l’Université de l’Ontario français (UOF) à l’automne 2018.
«Depuis ce temps-là, on a été capable de faire énormément de travail avec le gouvernement conservateur», rassure le président de l’AFO.
L’UOF a ouvert ses portes à l’automne 2021 et une réforme de la Loi sur les services en français a été démarrée peu de temps après. Il souligne également qu’il entretient de très bonnes relations avec le ministère des Affaires francophones de l’Ontario.

Le président de l’AFO, Carol Jolin.
Inciter à étudier en français
Par contre, il reste encore beaucoup de chantiers pour avoir une meilleure représentation de la francophonie dans la province. Et cela commence dans les écoles pour pallier le manque de main-d’œuvre en français.
M. Jolin rappelle que ces communautés souffrent d’une pénurie d’éducateurs francophones dans les garderies, d’enseignants et de personnel dans les écoles primaires et secondaires et aussi pour la population immigrante. Des conseils scolaires sont obligés de restreindre le nombre de places en français, parce qu’il n’y a pas assez de personnel qualifié.
Du côté postsecondaire, l’AFO propose des bourses pour encourager les francophones et francophiles à poursuivre leurs études dans la langue de Molière. L’université de Sudbury pourrait bénéficier d’un financement de base annuel et un réseau entre les institutions universitaires francophones permettrait une meilleure collaboration, comme les universités du Québec.
La baisse de 52 % des demandes d’admission aux programmes en français de l’Université Laurentienne est une autre preuve que la main-d’œuvre francophone en a pris un coup, selon M. Jolin.
Manque de travailleurs francophones
Ce manque de travailleurs francophones se fait sentir surtout dans le secteur de la santé.
En plus de former cette main-d’œuvre en français, le financement de la création de centres de santé communautaires et l’élargissement des points de service dans les régions peu ou pas desservies en français seraient des solutions pour pallier les manques de services de santé en français. La télésanté est une autre manière de consulter un professionnel dans la langue de son choix, peu importe où l’on se trouve.

Kelly Burke, commissaire aux services en français de l’Ontario.
Loi sur les services en français
Le président de l’AFO mentionne que l’organisme continue de proposer des règlements pour la Loi sur les services en français, qui vit présentement une réforme. Étant un travail de longue haleine, le travail se poursuivra avec le prochain gouvernement en place.
Cette loi inclut 26 régions désignées. Des régions qui doivent obligatoirement offrir des services en français. Ce qui fait en sorte que les autres communautés francophones non désignées ne reçoivent pas nécessairement ces services dans leur langue. L’AFO affirme que 20 % des francophones habitent des régions non désignées et n’ont pas accès à des services en français.
M. Jolin et son équipe veulent travailler avec les organismes dans les régions non désignées pour faire une liste des endroits où des services gouvernementaux pourraient être offerts en français et présenter le tout à la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney. «En faisant ça, on va élargir l’espace francophone, c’est officiel.»
Finalement, l’organisme réclame la nomination d’un ministre associé aux organismes sans but lucratif qui «ont joué un rôle important durant la pandémie de la COVID-19 en assurant des services précieux durant la crise». Sur les 50 000 OSBL de la province, de 300 à 400 sont francophones, mentionne la «Plateforme franco».