La Direction de l’éducation française (DEF) était la section francophone du ministère de l’Éducation de l’Alberta. Elle avait le mandat de faire valoir les perspectives francophones dans la réforme des programmes d’études de la province depuis 1978.
Son démantèlement en 2017 «était une décision administrative de la part du sous-ministre de l’Éducation, Curtis Clark», se rappelle Annie McKitrick, ancienne députée néodémocrate et ancienne secrétaire parlementaire du ministre de l’Éducation.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) avait commencé à travailler à une nouvelle ébauche du programme-cadre de la maternelle à la 12e année à l’automne 2017. Cet exercice devait durer jusqu’en 2022 et amener tous les fonctionnaires touchés à y collaborer.

Ce qui nous intéressait vraiment, c’était de s’assurer que les francophones participent aux conversations sur le curriculum
À l’époque, la première ministre Rachel Notley et le ministre de l’Éducation David Eggen s’étaient même engagés à ce que le programme-cadre reflète la réalité francophone de la province.
Malgré cela, l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) avait dénoncé cette décision. En effet, l’organisme porte-parole de la francophonie albertaine craignait, notamment, que le programme ne soit qu’une simple traduction du programme anglais et qu’il y ait une dégradation de l’éducation en français.
Puis, en 2019, le Parti conservateur uni (PCU) est arrivé au pouvoir et a fait table rase de la réforme entreprise par le gouvernement antérieur. À la fin de mars 2021, le PCU a proposé une ébauche du programme-cadre qui a soulevé la grogne de nombreux Albertains pour diverses raisons, dont l’absence de la perspective francophone.
Malgré cela, l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) avait dénoncé cette décision. En effet, l’organisme porte-parole de la francophonie albertaine craignait, notamment, que le programme ne soit qu’une simple traduction du programme anglais et qu’il y ait une dégradation de l’éducation en français.
Puis, en 2019, le Parti conservateur uni (PCU) est arrivé au pouvoir et a fait table rase de la réforme entreprise par le gouvernement antérieur. À la fin de mars 2021, le PCU a proposé une ébauche du programme-cadre qui a soulevé la grogne de nombreux Albertains pour diverses raisons, dont l’absence de la perspective francophone.

Tanya Saumure, présidente de la Fédération des conseils scolaires francophones de l’Alberta.
Un nouveau départ
La présidente de la Fédération des conseils scolaires francophones de l’Alberta (FCSFA), Tanya Saumure, se réjouit que le ministère albertain de l’Éducation soit «prêt à faire des changements dans sa structure» afin de rétablir la DEF.
Selon elle, rassembler les fonctionnaires francophones dans une seule et même direction permettra au ministère de l’Éducation d’avoir une vision d’ensemble claire. «Pour reconnaitre la francophonie, il faut le faire en français», soutient la présidente.
De son côté, Annie McKitrick se réjouit du retour éventuel de la DEF, mais continue aussi d’éprouver du scepticisme : «Ce n’est pas la solution au problème.»
Selon elle, même si la DEF est rétablie, il faudra que le PCU change d’idéologie quant à la refonte du programme-cadre.
Toutefois, elle convient que le rétablissement potentiel de la DEF est «une petite victoire» pour la communauté francophone puisque la ministre de l’Éducation, Adriana LaGrange, reconnait ainsi que les perspectives francophones font défaut dans le programme d’études albertain.
Des questions en suspens
Pour l’instant, Le Franco n’a pas encore réussi à obtenir de précisions auprès du ministère de l’Éducation pour savoir quand serait rétablie la DEF, quel en serait le budget et combien de personnes y travailleraient.
La FCSFA dit souhaiter participer aux démarches de nomination de la personne qui dirigera la DEF. «Les discussions avec [le ministère] se poursuivent», assure Tanya Saumure.