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le Jeudi 16 janvier 2020 16:05 Politique

Les frontières tombent au Parlement jeunesse pancanadien 2020

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  Lucile Godet, avec l’autorisation de la FJCF
Lucile Godet, avec l’autorisation de la FJCF
INITIATIVE DE JOURNALISME LOCAL – APF (Ontario) – Pour la première fois depuis des années, des jeunes francophones de toutes les provinces et territoires canadiens ont pris part au Parlement jeunesse pancanadien (PJP) qui se déroulait à Ottawa du 8 au 12 janvier. Rocco Canil, Nunavutois âgé de 16 ans, est le seul participant de son territoire à s’être déplacé jusque dans la capitale nationale.
Les frontières tombent au Parlement jeunesse pancanadien 2020
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«On m’a dit que ça faisait des années que personne du Nunavut n’a participé au PJP. Je me sens honoré, c’est un privilège d’être ici et de vivre cette expérience pas mal exceptionnelle. Peu de gens ont la chance d’accéder au Sénat pour un Parlement jeunesse», reconnait le Franco-Nunavutois.

Rocco Canil fréquente l’École des Trois-Soleils, la seule école francophone du territoire, située à Iqaluit. C’est l’un de ses enseignants qui l’a approché l’an dernier pour qu’il participe à une simulation parlementaire, le Parlement franco-canadien du Nord et de l’Ouest (PFCNO).

«Ça tombait en même temps que des vacances familiales, donc je n’ai pas pu y participer. Mais je me suis tourné vers le PJP, parce que je m’intéresse à la politique depuis ma cinquième année environ.»

La Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), l’organisme derrière le PJP, a payé le billet d’avion pour lui permettre de participer à l’évènement.

Des défis similaires

«Cette année, on a eu la chance d’avoir des représentants de chaque province et territoire du Canada. Si on analysait ce que les jeunes disent, c’est certain qu’on remarquerait une sensibilité à différents enjeux selon d’où ils viennent. Le “background” de l’individu influence son discours», convient la présidente de la FJCF, Sue Duguay.

Elle-même ancienne participante de simulations parlementaires, elle remarque toutefois des thèmes communs aux 108 participants issus de tous les horizons, à commencer par l’insécurité linguistique.

«Pour plusieurs, c’est la première fois qu’ils s’expriment devant une aussi grande foule. En plus, certains ont peu d’opportunités de s’exprimer en français dans leurs régions respectives, donc c’est un petit défi supplémentaire», convient Sue Duguay.

Le PJP se voulant un espace inclusif et un lieu d’apprentissage, chacun est encouragé à prendre la parole au moins une fois au cours des neuf sessions parlementaires.

«Le conseil que je donnerais aux nouveaux participants, c’est de sortir de leur zone de confort dès le début. C’est sûr que c’est intimidant de se lever devant tout le monde dans le Sénat du Canada, mais c’est tellement gratifiant de prendre la parole et de faire le discours qu’on a préparé», estime pour sa part Benjamin Doudard, premier ministre de l’édition 2020 du Parlement jeunesse pancanadien.

Le début d’un cheminement

De son propre aveu, Rocco Canil était très nerveux au premier jour de la simulation parlementaire. «J’avais des papillons dans l’estomac. Mais la deuxième journée, j’ai trouvé ma confiance en moi. Ça m’a donné le gout de continuer en politique», assure-t-il.

À la demande de son enseignant, à son retour, il présentera l’expérience vécue à sa classe. Il expliquera le déroulement du PJP, montrera quelques photos, et parlera de l’expérience exceptionnelle qu’il a vécue auprès de jeunes de partout au pays, tous férus de politique. «Il y en a même un qui pense devenir député de sa circonscription», souligne Rocco Canil, impressionné.

Fort de cette première simulation parlementaire, il compte bien participer en novembre prochain au Parlement franco-canadien du Nord et de l’Ouest, qui se tiendra à Whitehorse, au Yukon. Il pense même déjà participer à la 11e édition du Parlement jeunesse pancanadien, en 2022.

D’après le premier ministre de l’édition 2020, les participants du PJP y trouvent plus qu’une expérience politique : c’est aussi un lieu de rassemblement avec des jeunes qui partagent la même réalité.

«De quelle province ou territoire on vient, ça ne change pas grand-chose. Une fois que les 13 délégations sont réunies à Ottawa, il y a une grande mixité parce qu’on partage tous la réalité de francophonie minoritaire», fait valoir Benjamin Doudard.

En plus de créer les politiciens de demain, le PJP sert de catalyseur pour resserrer les liens qui unissent les francophones de partout au Canada, au-delà de leurs allégeances politiques.