le Mercredi 22 octobre 2025
le Mercredi 22 octobre 2025 6:30 Chroniques et éditoriaux

Le destin des communautés de langue officielle est lié à leurs médias

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
La présence d’un média est une des clés de la vitalité des communautés de langues officielles en situation minoritaire.  — Photo : Pressfoto – Freepik
La présence d’un média est une des clés de la vitalité des communautés de langues officielles en situation minoritaire.
Photo : Pressfoto – Freepik

ÉDITORIAL – Saviez-vous que la présence d’un média est l’un des principaux indicateurs qui permettent de mesurer et d’assurer la vitalité des communautés de langue officielle en situation minoritaire? Si l’un est en péril, l’autre l’est aussi.

Le destin des communautés de langue officielle est lié à leurs médias
00:00 00:00

Les médias comptent parmi les indicateurs de vitalité qui reviennent le plus souvent dans les «exemples de questions pouvant servir à décrire l’état de la situation» de Patrimoine canadien. Plus souvent que «bilinguisme», «association», «évènement», «écoles», «garderie» ou «postsecondaires».

La présence de médias de langue officielle en situation minoritaire (MLOSM) permet de voir facilement si la communauté est culturellement active, si la langue minoritaire y est bien visible et d’évaluer ses relations avec les autres communautés linguistiques.

Les communautés de langue officielle en situation minoritaire doivent donc trouver une façon de participer activement à leur maintien et à leur dynamisme, tout en respectant leur indépendance.

À lire aussi : Les journaux francophones après un an de blocage de Meta

Les médias de langue minoritaire ont réfléchi à leur avenir en compagnie d’autres intervenants lors d’un forum en septembre à Ottawa. 

Photo : Julien Cayouette – Francopresse

Une collaboration à créer

Le constat que les communautés doivent s’engager dans la sauvegarde de leurs journaux et de leurs radios reste l’un des points les plus audacieux du Livre blanc : Vérités, défis, occasions à saisir et pistes d’avenir, produit par le Consortium des médias communautaires de langues officielles en situation minoritaire. Il s’agit aussi de l’un des plus complexes.

On parle depuis longtemps de la responsabilité du gouvernement fédéral, mais le rôle des communautés elles-mêmes est souvent passé sous silence. Elles sont pourtant les premières à utiliser leurs médias.

Cependant, les journaux n’ont pas le devoir de seulement présenter le bon côté des choses. Ils doivent aussi dire quand les choses vont mal. L’incompréhension du rôle de chaque partie peut mettre du plomb dans l’aile d’une collaboration. Si les rôles sont bien compris et que les canaux de communications sont bien établis, la coopération est possible.

À lire aussi : Médias de langue minoritaire : un livre blanc sur les défis et les pistes pour survivre

Savoir compter… les uns sur les autres

Pour bien comprendre les défis qui attendent les MLOSM, les communautés doivent savoir qu’une grande partie des solutions que trouvent les grands médias écrits pour assurer leur survie sont peu ou pas transférables aux MLOSM.

Préserver les médias communautaires est un défi de taille dans l’environnement actuel. Si les communautés veulent leur venir en aide, elles doivent comprendre qu’une grande partie des solutions développées par et pour les grands médias écrits sont peu ou pas transférables aux MLOSM. Ces derniers doivent donc innover encore plus, avec moins de ressources que les autres.

La plus grande limite peut être comprise avec les mathématiques les plus élémentaires : le nombre de francophones.

Comme le souligne le Livre blanc :

Les retombées financières demeurent insuffisantes pour que les canaux numériques assurent une source de revenus viable, capable de soutenir adéquatement les salles de rédaction ou le fonctionnement des médias.

La raison en est simple : les modèles publicitaires du Web ont été créés à partir de la possibilité de rejoindre des centaines de milliers de personnes. Aucun MLOSM n’a un lectorat potentiel assez vaste pour que le modèle publicitaire imposé par les grandes entreprises numériques des États-Unis soit rentable.

Et si les réseaux sociaux – ceux qui sont encore accessibles au Canada pour les médias – restent une bonne façon de rejoindre un public, surtout plus jeune, ils n’ouvrent pas la porte directement aux revenus.

La solution se trouve donc bien plus près des médias et de leurs communautés. À quels besoins non comblés le journal pourrait-il répondre? Quels canaux de communication peuvent renforcer le lien avec la communauté et rendre le média plus pertinent et intéressant?

Le gouvernement là-dedans?

On ne peut pas accuser le gouvernement fédéral de se croiser les bras. Plusieurs mesures de financement visent les MLOSM. Mais il donne parfois l’impression d’offrir d’une main et prendre de l’autre.

L’initiative de journalisme local permet aux médias de payer des journalistes. Par contre, la Loi sur les nouvelles en ligne ne leur offre pas de statut spécial et les critères sont trop restrictifs pour que plusieurs puissent en bénéficier.

Tous les médias ont besoin d’un gouvernement plus cohérent dans ses interventions pour protéger le système médiatique canadien. Ça peut commencer par le retrait du crédit d’impôt à l’achat de publicité en ligne sur des plateformes étrangère.

À lire aussi : Faut-il remercier Google d’avoir demandé une exemption? (Éditorial)

Type: Éditorial

Éditorial: Représente le point de vue le l'organisme médiatique.

Déclaration sur les sources et la méthode:

Déclaration IA : Cet article a été rédigé par un journaliste sans l’aide d’outils d’intelligence artificielle.

Données de parution:

Sudbury

Julien Cayouette

Rédacteur en chef

Adresse électronique: