
Maggie Savoie propose une aventure blues sur son nouvel album, Appalaches.
Maggie Savoie, de Kedgwick au Nouveau-Brunswick, nous proposait à la fin 2021 un quatrième opus intitulé Appalaches. Un album plus homogène et plus puissant que ce qu’elle nous a présenté par le passé.
Avec ces nouveaux titres, elle entre dans un univers blues profond et expose des émotions avec justesse et recueillement. Un album qui nous ramène à l’essentiel.
La force de ce disque est palpable dès les premiers accords de Parce que t’es là. Des jeux de guitares aux teintes de blues et une voix tantôt tout en retenue, tantôt énergique, donnent place à une atmosphère de confidence. Pièce par pièce, on est accroché à une ambiance enivrante qui éveille des émotions profondes.
La musicalité de cet album est irrésistible et fait qu’il s’écoute sans effort. Au-delà des arrangements solides, il y a quelques textes dont les propos sont très accrocheurs.
La pièce titre, Appalaches, parle par exemple du calme du paysage, du retour à la nature qui nous ramène à l’essentiel. La pièce Hier t’étais là propose quant à elle un texte magnifique sur la perte d’un être cher, bien enveloppé d’un soupçon de mélancolie et d’un peu de country.
Tout au long de l’album, Maggie Savoie nous transporte dans un univers blues des plus captivants avec des jeux de guitares habiles et éloquents qui nous font voyager tout au long des 10 pièces du disque.
Mon coup de cœur est la pièce Frais chier, dont le texte est vraiment secondaire. L’artiste offre un long solo de guitare «bluesée» solide pendant près de trois minutes.
L’album se termine avec un blues à la Riders on the Storm du groupe The Doors, J’fais de mon mieux ; un p’tit bijou garanti qui termine bien cette œuvre.
Un 4e disque solide et intense qui offre une belle qualité de production et une expérience positive du début à la fin.
Un retour aux sources pour Manon Charlebois
On jase country maintenant! C’est un retour sur disque pour Manon Charlebois, qui nous avait offert son dernier album, Langage rose, il y a plus de 10 ans.
Cette fois, celle qui a lancé sa carrière à Timmins dans le Nord de l’Ontario à la fin des années 1990 propose Espace-temps, un retour aux sources pour la chanteuse.

Manon Charlebois a su s’entourer de musiciens de grand talent qui travaillent avec des vedettes du country à Nashville, dont Steve Hinson qui a déjà travaillé avec Dolly Parton et Carrie Underwood. Le résultat donne des mélodies country et country-folk bien ficelées.
La chanteuse entame ce troisième album avec la pièce titre Espace-temps, un magnifique texte sur la vie, bien déposé sur une belle trame country.
À mon humble avis, le ver d’oreille du disque est sans contredit De l’amour extra-maigre. Le texte et le rythme sont accrocheurs. Une pièce qui se fredonne bien.
Les pièces Ouvre ta porte et Si c’est ça l’amour sont de magnifiques énoncés sur le bonheur. L’album se termine avec une trame puissante sur l’espoir et le temps : Hymne à ma liberté.
L’autrice-compositrice-interprète signe tous les textes et la majorité des musiques de son 3e opus.

Mais qu’est-il arrivé aux albums compilation?
Je me souviens que lorsque j’ai débuté l’aventure Can-Rock, il y a plus de 25 ans, ce n’était pas facile de faire tourner des artistes francophones qui venaient de l’extérieur du Québec. Autre que les Robert Paquette et Paul Demers de ce monde, la relève n’était pas facilement accessible.

À l’époque, Radio-Canada, l’Association des professionnels de la chanson et la musique (APCM) et le défunt Regroupement des artistes de l’Ouest canadien (RADO) produisaient des compilations musicales qui, bien souvent, étaient les premiers rendez-vous entre les nouveaux artistes et le grand public.
On en retrouve encore aujourd’hui, je pense à Hiver nation par exemple produit par le centre de développement musical d’Edmonton, mais les compilations sont moins populaires qu’avant.
Je me souviens encore de mon excitation lors de mes premières écoutes des compilations Racines Acadie, tout en lisant le livret qui me racontait l’histoire de l’Acadie et de ses artistes (Édith Butler, Donat Lacroix, Denis Richard. etc.).
Du côté de l’Ontario, il y a eu les compilations Quatorze artistes de l’Ontario français et Chansons et Musiques ontaroises qui m’ont fait découvrir Pier Rodier, Kif Kif et Éric Dubeau.
J’ai souvenir aussi de mes premières extases lorsque j’ai mis la main sur la compilation En plaine chansons des Disques Boulevard de Winnipeg au Manitoba, qui m’ouvrait les portes d’un nouveau jardin. Je peux en dire autant des deux compilations de RADO, où j’ai pu découvrir Michel Marchildon, Crystal Plamondon et Les Zed.
Bien sûr, aujourd’hui il y a les Spotify et iTunes de ce monde, mais il me manque cette sensation de découverte où, en feuillant les pages des livrets, j’avais l’impression de découvrir un ami pour la vie. C’était une belle époque, l’époque des jardins secrets de la richesse de la francophonie canadienne.
À quand le retour d’une bonne vraie compilation?
Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.