Depuis son plus jeune âge, Richard Dupas se doutait qu’il allait devoir lutter pour préserver sa langue maternelle. En regardant la vidéo en noir et blanc issue des archives de Radio-Canada, ses souvenirs ont refait surface.
«Je me souviens brièvement de ce moment, je pense que j’étais nerveux, car je ne suis pas une personne d’entrevue, explique-t-il. Mais c’était la réalité à Gravelbourg, la plupart de mes amis étaient anglophones et on ne parlait jamais français ensemble.»
Richard était déjà assez réaliste à 12 ans. Lorsque le journaliste lui a demandé s’il pensait pouvoir continuer à parler français, le jeune adolescent en 7e année avait alors répondu : «Oui, mais si je continue à le parler à la maison.»

Car au moment de cette entrevue, «il y avait seulement une heure de Français par jour, toutes les matières étaient en anglais», se rappelle le natif de Gravelbourg.
Richard Dupas a travaillé pendant 34 ans comme technicien de scène au Cercle Molière, au sein du Centre culturel franco-manitobain, à Winnipeg. Il confirme aujourd’hui sa prédiction d’antan : c’est grâce à ses parents qui lui parlaient français à la maison qu’il a pu continuer à préserver sa langue.
J’ai continué à parler français avec mes parents et heureusement! Car, quand j’étais au collège, je ne le parlais presque plus. Si je n’avais pas continué avec eux, je suis certain que j’aurais perdu mon français
De Franco-Manitobain à Fransaskois
Les parents de Richard, Gilbert et Denise Dupas, née Comeau, se sont rencontrés à Saint-Boniface dans les années 1940. En 1953, Gilbert Dupas a accepté un emploi comme pharmacien dans une clinique médicale de Gravelbourg.
Ils ont déménagé et ont donné naissance à Richard quelques années plus tard. «J’ai vécu à Gravelbourg toute mon enfance, puis en 1974 nous sommes retournés au Manitoba», explique-t-il.
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