Les incertitudes autour de l’avenir du Campus Saint-Jean la dépassent. «Je n’arrive pas à croire qu’on n’arrive pas à comprendre l’importance du Campus Saint-Jean». Elle insiste : pour elle, il s’agit d’une richesse pour la communauté et pour les «amoureux de la langue française» qui choisissent d’étudier en français. «Et ça, c’est tellement important pour notre pays!».
La sénatrice dénonce que beaucoup vantent les bienfaits du bilinguisme, mais très peu agissent réellement pour le protéger. Elle appelle donc les francophones au Canada à la vigilance :
Ça a pris tellement d’années, ça a été tellement difficile de gagner ce que l’on a gagné. On peut perdre ça tellement rapidement. C’est important de se battre. Pas juste pour conserver ce qui est acquis, mais pour continuer de grandir dans la francophonie. Il ne faut pas en laisser passer une, comme on dit dans le sport!
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L’argument financier contre les minorités
Chantal Petitclerc compare le combat des Franco-Albertains à celui des personnes handicapées, «une minorité visible aussi».
On nous dit que ça va couter cher, que c’est des dépenses d’investir dans l’accessibilité universelle. Il faut vraiment qu’on arrête de penser de cette façon étroite, parce qu’au contraire, investir dans les droits de toutes minorités, c’est payant pour tout le monde! Ça crée des citoyens capables d’agir à la mesure de leur potentiel, de leur expertise, de leurs compétences. Et c’est ce qu’on veut
La championne paralympique balaie du revers de la main les arguments budgétaires du gouvernement provincial. «Ce sont les arguments que l’on sort toujours quand on veut couper, que ce soit les services aux francophones ou les services aux personnes handicapées. Quand on parle à des économistes indépendants, souvent ils nous disent que ce sont des arguments qui ne tiennent pas la route. Les investissements pour notre communauté, on ne peut pas juste les quantifier avec des retours financiers. Mais il y a de vraies retombées», affirme-t-elle en citant son propre parcours en exemple.
