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le Vendredi 20 Décembre 2019 15:15 Francophonie

Bilan 2019 : Tour d’horizon sur l’année des francophones

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Cour Suprême  — Crédit CSC
Cour Suprême
Crédit CSC
Au Canada, à quels enjeux sont confrontées les communautés francophones? Quels évènements ont marqué l’actualité en 2019? Francopresse présente un bilan de la francophonie en 2019 pour chacune des régions : l’Atlantique, l’Ontario, l’Ouest et le Nord.
Bilan 2019 : Tour d’horizon sur l’année des francophones
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En Ontario

En septembre, soit 10 mois après avoir annoncé la suspension du financement de l’Université de l’Ontario français, le gouvernement provincial est revenu sur sa décision. Dans une entente convenue avec le gouvernement fédéral, les deux parties d’en assurer le financement.

Par ailleurs, le portrait démographique de l’Ontario fait toujours état du vieillissement de la population francophone. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) revient sur ce vieillissement dans son Livre blanc sur le vieillissement des francophones en Ontario. Dans cet ouvrage, l’AFO relève certaines lacunes concernant l’accès aux services de soin en français pour les Franco-Ontariens, en particulier l’insuffisance de services de résidence et de soins de longue durée en français, le ratio actuel étant de neuf foyers de résidence de longue durée offrant des services en français pour 744 000 personnes. L’AFO déplore aussi le manque de documentation sur l’état de santé de près d’un million de francophones en situation minoritaire révélé suite à une étude conjointe entre le Consortium national de formation en santé (CNFS) et la Société Santé en français (SSF).

En Atlantique

Depuis 15 ans, le nombre de francophones est toujours en baisse dans les Maritimes, selon un article de Radio-Canada publié en mars dernier. Ni le Nouveau-Brunswick, ni la Nouvelle-Écosse ou l’Île-du-Prince-Édouard n’affichent une croissance du nombre de francophones, mais bien une diminution.

Victoire pour les Acadiens de la Nouvelle-Écosse : le gouvernement néo-écossais rétablit les trois circonscriptions acadiennes, soit Clare, Argyle et Richmond. La Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse ainsi que les Acadiens du Cap-Breton doivent cependant patienter encore en ce qui concerne la création de la circonscription de Chéticamp.

La nouvelle n’a pas empêché les Acadiens de se rassembler et de se célébrer, en aout. L’Ile-du-Prince-Édouard accueillait pour la première fois le Congrès mondial acadien conjointement avec une partie du Nouveau-Brunswick. L’évènement présenté tous les 5 ans aura duré 15 jours. Le prochain CMA aura lieu dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse en 2024.

En novembre, une publicité antibilinguisme de l’Anglophones Right Association affichée sur un autobus du Grand Moncton a fait réagir. Trouvez-vous que l’implantation du bilinguisme est allée trop loin demandait la publicité, rédigée en anglais. Le bilinguisme a été au cœur de nombreuse controverse ces derniers temps, notamment en janvier dernier sur le dossier du personnel ambulancier. Le gouvernement du Nouveau-Brunswick avait demandé de mettre fin à la norme qui stipulait qu’au moins un travailleur paramédical bilingue devait être présent lors d’interventions. Le gouvernement a finalement fait marche arrière dans ce dossier.

 

Dans le Nord

Au Yukon, la francophonie se porte bien! Whitehorse est l’une des 14 villes au pays nommées «ville accueillante pour l’immigration francophone». La construction de la nouvelle école de langue française, longtemps revendiquée par les Franco-Yukonais, a d’ailleurs été entamée en mai dernier.

Au Nunavut, l’accès aux services de santé est difficile non seulement pour les francophones, mais pour la population en général. De plus, le manque de ressources en éducation incite souvent les francophones à déménager, nous indique-t-on du côté de l’association francophone. À l’automne dernier, le Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC) annonçait qu’il appuie le développement de l’accès à l’éducation aux adultes et au niveau postsecondaire en français à Terre-Neuve-et-Labrador et au Nunavut.

Aux Territoires du Nord-Ouest, un bras de fer entre les commissions scolaires et le ministère de l’Éducation est en cours concernant l’admission des élèves non-ayants droits dans les écoles francophones. Le débat est donc relancé concernant l’utilisation du pouvoir discrétionnaire par le Ministère qui a été jugée comme étant trop sévère par la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest. Le dossier est actuellement devant la Cour d’appel et le jugement devrait être rendu en 2020.

En Colombie-Britannique

La cause de l’éducation francophone en Colombie-Britannique est portée devant la Cour suprême du Canada après que le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique a été débouté en Cour d’appel. La Colombie-Britannique et le Conseil scolaire francophone ne s’entendent pas sur l’interprétation de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés pour des raisons financières.

Cette raison est jugée insuffisante par le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne, Jean Johnson. «Si l’argument c’est que ça coute trop cher, c’est que vous n’avez pas compris la notion du bilinguisme autant au niveau des écoles francophones que des programmes d’immersion, a-t-il répété en entrevues. La langue française devient un véhicule économique pour faire affaire au niveau national et international. Il faut arrêter de dire que c’est une dépense et dire que c’est un investissement et un renforcement de l’économie canadienne.»

 

Dans l’Ouest

L’Alberta a confirmé ses allégeances conservatrices lors des élections provinciales et fédérales. Au fédéral, pas un seul député libéral — soit du parti qui forme le gouvernement, bien que minoritaire — n’a été élu. Pour Sheila Risbud, présidente de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), le virage idéologique n’est pas forcément de mauvais augure pour les francophones. Cependant, selon elle, il est plus difficile pour les associations telles que l’ACFA de représenter les intérêts des francophones alors que le pouvoir au niveau provincial et fédéral est partagé entre deux partis rivaux.

«On n’a pas une voix aussi directe dans la Chambre des communes, a expliqué la présidente à Francopresse. Ça crée un défi, c’est certain. Ça nous plonge dans une situation ou on est entre deux forces qui se tiraillent un peu. Je pense que l’Alberta essaie de renégocier son appartenance à la fédération. Dans ce cadre-là, ça pourrait être positif pour les francophones.»

Toujours en politique, Brian Pallister est réélu au Manitoba. Les communautés francophones espèrent pouvoir compter sur son aide notamment dans le domaine de la santé, de la culture et de l’éducation.

Cette année marquait le 40e anniversaire du drapeau fransaskois. Une levée de drapeau honorifique s’est d’ailleurs tenue à l’occasion du 21e Rendez-vous de la Francophonie en mars dernier. Selon un rapport récent de Statistiques Canada, le bilinguisme est en hausse dans la Saskatchewan.