le Vendredi 18 avril 2025
le Mardi 22 novembre 2022 13:29 Éducation

Des appuis nécessaires pour terminer le secondaire

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
  Photo : Rodnae Productions - Pexels
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FRANCOPRESSE — Les décisions prises pendant la 12e année du secondaire auront des répercussions sur l’avenir des finissants. Une pression considérable qui pèse sur les épaules des jeunes de 16 et 17 ans. Les participants au projet Le secondaire et après confient qu’ils ont besoin d’un système de soutien fort pour bien réussir et prendre des décisions éclairées.
Des appuis nécessaires pour terminer le secondaire
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Les parents

Pour Apollo, Alexis, Jayda, Nyamae et Anthony, les participants au projet Le secondaire et après, leurs parents comptent parmi les acteurs principaux de leur système de soutien. 

Les parents d’Anthony Huneault-Thai se sont engagés à déménager avec lui dans la région d’Ottawa l’année prochaine. «Ça va être une dynamique différente, ça ne va vraiment plus être un rôle parental, ça va plutôt être de s’assurer que tout va bien, que tout est fonctionnel et que je me garde à date avec mes projets et devoirs», prévoit-il.

Apollo Sévigny compte aussi sur le soutien de ses parents dès cette année : «Ma mère, elle me supporte, relit mes affaires, révise, me rappelle mon numéro d’assurance sociale quand j’oublie. Mon père aussi m’aide.»

Alexis Gasc

Photo : Courtoisie

Quant à Alexis Gasc, qui envisage de déménager à Montréal, sa mère avait entamé des recherches pour le parcours scolaire de son frère ainé. Ce qui «crée déjà une base de connaissances» et de confiance, assure-t-il.

Alexis compte aussi sur l’appui d’une enseignante à son école qui l’appuie dans sa préparation au postsecondaire. «Elle m’envoie des bourses par email quand elle en trouve. J’ai du support quand j’en ai besoin. J’ai déjà des profs en tête pour mes lettres de référence. J’ai de la chance qu’ils soient vraiment cools.»

Une étude québécoise confirme que l’engagement à l’autonomie, le soutien affectif) et l’encadrement parental favorisent une orientation vers le travail chez l’élève. Les compliments, la participation aux évènements scolaires, l’appui aux devoirs et les discussions ouvertes sur les cours contribuent au développement de l’autonomie, du sens des responsabilités et de l’estime de soi chez les élèves, selon Rollande Deslandes, auteure de l’étude.

 Jayda Munyakazi

Photo : Courtoisie

Jayda Munyakazi, de Sudbury, est inquiète d’avoir une grande charge de travail l’année prochaine. Elle compte sur l’aide de ses parents qui ont eux aussi poursuivi leurs études postsecondaires à Sudbury. «Ils m’aident beaucoup, ça me donne plus de confiance.»

Malgré tout, Jayda partage que «les enseignants vont des fois dire des choses comme : “À l’université, ils ne te laisseront pas faire ça. C’est la façon qu’ils font à l’université”. T’entends aussi des [échos] de tes amis qui sont déjà là-bas. C’est définitivement stressant», affirme celle qui souhaite étudier en psychologie du sport à l’Université Laurentienne.

Conseiller, orienter, quoi d’autre?

Les rencontres avec un conseiller en orientation ne sont pas obligatoires dans toutes les écoles secondaires en 12e année. «Il faut vraiment que nous, on prenne l’initiative d’aller le voir, qu’on le planifie», explique Jayda.

Sa dernière rencontre avec un conseiller en orientation remonte à l’an dernier, alors qu’elle était en 11e année. Cette rencontre visait à l’aider à choisir ses cours pour sa dernière année au secondaire. L’objectif n’était pas de discuter de ses plans d’avenir au postsecondaire. Jayda se sent toutefois rassurée de savoir qu’elle aura accès à de l’appui à son école quand viendra le temps de régler les questions administratives.

Anthony Huneault-Thai et Apollo Sévigny se considèrent chanceux. «Les professeurs, les conseillers [en orientation], la direction, même les secrétaires, sont toutes des personnes très impliquées dans la vie des étudiants, assure Anthony. Ils sont toujours là pour te donner un coup de main dans n’importe quoi que t’as besoin.»

«Mon guidance counsellor est vraiment chouette, il dit souvent que son rôle est de nous aider. Quand j’ai des questions, je lui demande et, même s’il ne connait pas la réponse, il passe des heures au téléphone avec l’université pour trouver une réponse à ma question.»

— Apollo Sévigny

Le Québec et le Manitoba sont les seules provinces à imposer une règlementation du métier de conseiller en orientation. Celui-ci répond à des mandats qui varient selon la province et le territoire, et avec des manques de ressources, des inégalités se forment entre ces espaces.

Nyamae Alloway, qui habite à Terre-Neuve, raconte que le manque de conseillers en orientation dans son école les oblige à classer les besoins des élèves par ordre de priorité. Selon elle, les conseillers en orientation passent beaucoup de temps à offrir de l’appui psychologique.

«Il y a beaucoup de dépression et d’anxiété, ce qui est au plus haut niveau de priorité.»

— Nyamae Alloway

En règle générale, les élèves doivent soumettre leur demande d’admission entre 8 et 12 mois avant le début des cours au postsecondaire. Pour les étudiants étrangers, certaines universités reçoivent les demandes tout au long de l’année précédente.

Source : Universités Canada.

Anthony Huneault 

Photo : Courtoisie

Un sentiment de liberté s’installe

D’après Anthony, la 12e année permet de commencer la vie adulte progressivement. «Tu n’as plus un horaire fixe comme t’avais, tu peux vraiment te brancher dans ce que tu aimes, pas besoin de prendre des cours que tu n’aimes pas», explique-t-il. «Je pense que la majorité se voit déjà comme des adultes, on aime l’indépendance, on aime faire nos affaires.»

«On veut commencer cette nouvelle étape, ce nouveau chapitre dans notre vie. On est très excités de sortir de la 12e et d’explorer le monde.»

Marianne Dépelteau

Journaliste

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