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le Mercredi 15 juin 2022 13:00 Éducation

L’Université de Moncton reçoit une aide de 27,8 millions $

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  Photo : Archives Acadie Nouvelle
Photo : Archives Acadie Nouvelle
ACADIE NOUVELLE (Nouveau-Brunswick) – La direction de l’Université de Moncton utilisera un nouvel investissement de 27,8 millions $, provenant des gouvernements du Nouveau-Brunswick et du Canada, notamment pour moderniser ses installations, offrir des formations à ses professeurs et attirer de nouveaux étudiants.
L’Université de Moncton reçoit une aide de 27,8 millions $
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Le recteur et vice-chancelier de l’Université de Moncton, le Dr Denis Prud’homme

Photo : Acadie Nouvelle – Cédric Thévenin

«Comme vous pouvez le voir, j’ai un grand sourire, a fait remarquer en conférence de presse le recteur de l’Université de Moncton (U de M), le Dr Denis Prud’homme, le 3 juin. Je suis vraiment content de cette importante annonce de financement. Elle nous donne l’occasion de commencer notre modernisation.»

Son établissement recevra 18,5 millions $ du Canada et 5,5 millions $ du Nouveau-Brunswick sur trois ans pour accroitre son offre de cours à distance, acquérir du matériel pédagogique moderne et appuyer la formation de ses professeurs.

Ces sommes lui permettront aussi d’augmenter un peu le nombre de bourses qu’il offre et de faire davantage de promotion auprès d’étudiants potentiels.

L’U de M obtiendra par ailleurs 812 407 $ sur deux ans du Canada et 812 407 $ sur un an du Nouveau-Brunswick pour rénover et équiper les locaux de son Service d’accès et de soutien à l’apprentissage.

Enfin, l’établissement pourra aussi compter sur 1,1 million $ du Canada sur deux ans et 1,1 million $ sur une année du Nouveau-Brunswick pour rénover sa Direction générale des technologies et mettre à jour son équipement informatique. Elle pourra ainsi renforcer sa cybersécurité et utiliser la réalité virtuelle et augmentée, l’impression 3D ainsi que la technologie LightBoard.

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Encore «beaucoup de chemin à faire»

Tous ces fonds proviennent de l’Entente Canada–Nouveau-Brunswick relative à l’enseignement en français et des Programmes d’appui aux langues officielles du gouvernement fédéral (qui ont réservé 121,3 millions $ sur trois ans à l’éducation postsecondaire dans une langue minoritaire à compter de 2021-2022).

Pour mettre cet investissement en contexte, Denis Prud’homme a rappelé que son établissement devra investir plus 110 millions $ dans ses installations d’ici 2031.

«Vous savez qu’une grande partie des horaires de l’U de M se fait encore de façon manuelle et qu’une grande partie des relations avec nos étudiants se fait encore en face à face et sur papier, a-t-il révélé. L’U de M a par ailleurs été créée en 1963 et une bonne partie de ses édifices datent de cette époque.»

Le recteur a aussi évoqué les compressions de 25 millions $ que son administration a dû faire au cours de la dernière décennie pour assurer sa viabilité financière.

«Il reste donc encore beaucoup de chemin à faire et l’échéance approche à grands pas, a déclaré Denis Prud’homme. Heureusement que nous pouvons compter sur le soutien des gouvernements provincial et fédéral pour nous permettre de parer au plus urgent.»

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L’an dernier, le recteur avait déclaré que le gouvernement du Nouveau-Brunswick avait consenti une augmentation annuelle moyenne de 0,9 % pendant les dix dernières années. Pourtant, le financement provincial représente 62 % du budget de son établissement.

«Ce qui vient d’être annoncé est un soutien ponctuel pour des projets spécifiques pour les trois prochaines années, a précisé le Dr Prud’homme après la conférence de presse. Ma demande tient toujours pour une révision annuelle [du financement provincial] basée sur l’inflation.»

L’aide annoncée par les gouvernements fédéral et provincial aura donc peu d’effets sur l’accessibilité aux études postsecondaires.

«L’annonce d’aujourd’hui va nous permettre de garder nos augmentations des frais scolaires les plus basses possibles dans les prochaines années. Je vais faire tout mon possible pour les maintenir au taux de l’inflation, selon la situation de l’Université», a promis le recteur.

Il a pris la peine de souligner que la santé financière de son établissement s’est stabilisée.

«Contrairement à bien d’autres universités, nos taux d’inscriptions ont augmenté au cours des quatre dernières années, même pendant la pandémie, majoritairement grâce aux étudiants internationaux, s’est félicité le recteur. Ça nous a permis d’avoir des surplus annuels, grâce auxquels nous avons comblé des déficits accumulés.»

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Étudiants étrangers

Gabriel Cormier (vice-recteur à l’administration et aux ressources humaines), Daniel Allain (ministre provincial des Gouvernements locaux et de la Réforme de la gouvernance locale), Ginette Petitpas Taylor (ministre fédérale des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique) et Dr Denis Prud’homme (recteur et vice-chancelier de l’Université de Moncton).

Photo : Site Web U de M

Le Dr Prud’homme s’inquiète néanmoins des efforts québécois pour attirer des étudiants non canadiens en région grâce à des tarifs avantageux.

«Ça peut avoir des conséquences sur notre recrutement à l’international et fragiliser notre situation financière. Mais je reste optimiste», a-t-il assuré.

Il a rappelé que «nous avons déposé un projet similaire en janvier, pour offrir des bourses amenant les frais scolaires des étudiants internationaux au niveau de celui des Canadiens dans des domaines prioritaires du gouvernement du Nouveau-Brunswick. J’espère que la porte est toujours ouverte.»

Le ministre provincial Daniel Allain, qui représentait son confrère responsable de l’Éducation postsecondaire, Trevor Holder, lors de la conférence de presse a affirmé que son gouvernement se préoccupait beaucoup de l’immigration.

«L’annonce du Québec est une surprise pour tout le monde. M. Holder m’a appelé cette semaine en demandant “qu’est-ce qu’on va faire?”, a rapporté l’élu en riant. C’est important qu’on continue à attirer nos étudiants internationaux. On aura donc besoin d’établir une stratégie d’une manière ou d’une autre.»