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le Samedi 27 novembre 2021 18:01 Éducation

Prix de l’enseignement à Terre-Neuve : deux francophones reconnues pour leur travail

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Le 28 octobre dernier, quatorze éducateurs et éducatrices ont reçu des prix qui visent à reconnaitre des qualités particulièrement importantes en éducation : la compassion et l’innovation.  — Taylor Wilcox – Unsplash
Le 28 octobre dernier, quatorze éducateurs et éducatrices ont reçu des prix qui visent à reconnaitre des qualités particulièrement importantes en éducation : la compassion et l’innovation.
Taylor Wilcox – Unsplash
LE GABOTEUR (Terre-Neuve-et-Labrador) – Il y a un million de qualités qui font d'une personne un.e bon.ne enseignant.e. Le 28 octobre dernier, quatorze éducateurs et éducatrices ont reçu des prix qui visent à reconnaitre des qualités particulièrement importantes en éducation : la compassion et l’innovation. Parmi les lauréat.e.s de ces Prix de l’enseignement, deux francophones : Nathalie Brunet et Céline Monnier.
Prix de l’enseignement à Terre-Neuve : deux francophones reconnues pour leur travail
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Les deux francophones figurent parmi les lauréats des tout premiers Prix du premier ministre pour l’innovation dans l’enseignement et du Prix du ministre de l’Éducation pour la compassion dans l’enseignement : Nathalie Brunet, enseignante retraitée de l’école intermédiaire Macdonald Drive Junior High (MDJH) et Céline Monnier, enseignante-bibliothécaire de l’École des Grands-Vents (EGV).

Avec une maitrise en chimie de l’Université de la Colombie-Britannique en poche, la Franco-ontarienne Nathalie Brunet s’est tournée vers Terre-Neuve-et-Labrador pour travailler à l’Université Memorial (MUNL) en 1988.

Après avoir travaillé au Département de chimie comme assistante de recherche pendant quelques années, la scientifique est «retournée aux études» afin d’obtenir un baccalauréat en éducation à MUNL. Son diplôme en poche en 1995, elle se retrouve enseignante de science et de français à l’école MDJH de St. John’s, où elle est restée jusqu’en 2021.

Après 26 ans de carrière, Nathalie Brunet a reçu fin octobre le nouveau Prix du ministre de l’Éducation pour la compassion dans l’enseignement, qui vise à reconnaitre les enseignants inspirés et compatissants qui se surpassent pour soutenir la santé sociale, émotionnelle et mentale de leurs élèves, de leurs collègues et plus généralement, des membres de leur communauté scolaire.

«Enseigner a été une expérience qui a été profondément, émotionnellement enrichissante pour moi. […] Maintenant que j’ai laissé ça derrière, avoir l’occasion de revivre tout ça au moment de la cérémonie, de revoir d’autres enseignant.es avec qui j’ai travaillé, et puis de recevoir ce prix dans une situation où ce que j’ai vécu et fait est reconnu par les autres […], c’était vraiment très puissant», témoigne-t-elle.

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Enseignante originaire de la France, Céline Monnier a été la deuxième francophone à recevoir un prix durant la cérémonie du 28 octobre.

Courtoisie

L’inclusivité en avant

Tout au long de sa carrière, la Franco-ontarienne a su amener différents aspects de sa personnalité à son enseignement, créant une atmosphère positive, voire sportive dans sa salle de classe.

Nathalie Brunet est aussi une leadeure de l’inclusion, abordant avec ses élèves de la 7e à la 9e année des sujets comme la crise climatique, le racisme et le sexisme. Elle a notamment travaillé pour l’inclusion et l’acceptation des personnes et élèves LGTBQ+.

«J’ai fait les dix premières années de ma carrière pensant que j’étais straight [hétéro]. Je suis lesbienne, mais j’avais 42 ans quand [j’ai fait mon comingout]. Ça veut dire que pendant une grande portion de ma carrière d’enseignante, cette partie-là de ma contribution à la culture de l’école n’était pas encore arrivée.»

Nathalie Brunet dans son ancienne salle de classe à l’école Macdonald Drive Junior High, avec un drapeau LGBTQ+ comme cape.

Courtoisie Nathalie Brunet

En 2013, elle a créé le club Gender and Sexuality Alliance (GSA) [Alliance pour le genre et la sexualité, traduction libre NDLR] de Mcdonald Drive Junior High. Ce club, qu’elle a animé pendant plusieurs années dans sa salle de classe durant les heures de diner, est une occasion pour les élèves LGBTQ+ et les allié.es de se rencontrer.

L’enseignante voulait un espace sécuritaire où tous les élèves — peu importe leur genre ou leur orientation sexuelle — pourraient se sentir à l’aise. Au fil des ans, le club a multiplié les activités. Il a notamment récolté des fonds pour des organisations à but non lucratif et a participé à un bon nombre de conférences portant sur des thèmes liés à la diversité et à l’inclusion.

Ayant maintenant pris sa retraite, la réception de ce prix lui a permis «de remesurer les relations que j’ai eues dans la salle de classe, dans le climat de l’école et dans la commission scolaire. C’était une dernière occasion de revivre cette passion que j’ai ressentie dans mon travail», partage-t-elle avec Le Gaboteur.

L’innovation francophone récompensée

Enseignante originaire de la France, Céline Monnier a été la deuxième francophone à recevoir un prix durant la cérémonie du 28 octobre. Après avoir fait ses études en Nouvelle-Écosse, où elle a rencontré son mari terre-neuvien, elle l’a suivi vers sa province natale.

Arrivée sur le Vieux Rocher en 2003, elle a commencé sa carrière en éducation avec le Conseil scolaire francophone provincial, où elle enseigne maintenant comme spécialiste de lecture, bibliothécaire et enseignante de l’École des Grands-Vents.

La passionnée de lecture a reçu le Prix du premier ministre pour l’innovation dans l’enseignement directement d’Andrew Furey lui-même. Ce prix est destiné aux enseignant.e.s qui ont su faire preuve d’innovation dans leurs écoles et qui trouvent de nouveaux moyens d’enseigner le curriculum.

En plus de combler trois différents rôles au sein de l’école, l’éducatrice a entrepris plusieurs projets pour l’amélioration de l’éducation à l’École des Grands-Vents. C’est elle qui a facilité la création de la nouvelle bibliothèque, le Carrefour d’apprentissage.

Ce projet de réaménagement a donné lieu à un nouvel espace d’apprentissage hybride. «Ce n’est plus une bibliothèque traditionnelle, c’est une extension de la salle de classe», explique-t-elle du projet.

En plus de la rénovation complète de la bibliothèque physique, la spécialiste de lecture à démonter son innovation sur le Web. En réponse à la pandémie de COVID-19, Céline Monnier a créé une autre ressource pédagogique : une bibliothèque virtuelle. Rempli à fond de livres de langue française venue de Québec et d’ailleurs, outil numérique était indispensable pour les élèves poursuivant leurs éducations chez eux en confinement.

Ses sentiments après avoir reçu le Prix? «J’étais très touchée, et reconnaissante que mon travail ait été reconnu. Très reconnaissante aussi aux personnes qui ont pris la peine de poser ma candidature, c’était une surprise! Je suis vraiment honorée de recevoir ce prix-là.»