le Samedi 19 avril 2025
le Lundi 14 mars 2022 13:00 Économie et finances

De nouvelles mines de cryptomonnaie s’annoncent au Nouveau-Brunswick

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Après l’imposant projet de mine de cryptomonnaie dans la communauté rurale de Saint-André, au Nouveau-Brunswick, d’autres installations du genre pourraient voir le jour dans la province. — Photo : Art Rachen – Unsplash
Après l’imposant projet de mine de cryptomonnaie dans la communauté rurale de Saint-André, au Nouveau-Brunswick, d’autres installations du genre pourraient voir le jour dans la province.
Photo : Art Rachen – Unsplash
ACADIE NOUVELLE (Nouveau-Brunswick) – Après l’imposant projet de mine de cryptomonnaie dans la communauté rurale de Saint-André, au Nouveau-Brunswick, d’autres installations du genre pourraient voir le jour dans la province.
De nouvelles mines de cryptomonnaie s’annoncent au Nouveau-Brunswick
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Cette possibilité suscite toutefois un mélange d’enthousiasme et de prudence au Nouveau-Brunswick.

La Ville de Grand-Sault pourrait accueillir une nouvelle mine de cryptomonnaie depuis que l’entreprise TAAL Distributed Information Technologies de la Colombie-Britannique y a acheté un entrepôt en décembre dernier.

Le communiqué d’annonce de la transaction précise qu’en achetant la société Chief Fuels, TAAL devient propriétaire d’une installation de 60 000 pieds carrés à Grand-Sault qui lui permettra d’implanter un centre de minage de bitcoins.

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Des retombées intéressantes selon la classe politique

Le maire de la municipalité, Marcel Deschênes, y voit une occasion de développement économique et de création d’emplois.

Le maire de Grand-Sault, Marcel Deschênes.

Photo : Archives Acadie Nouvelle

«C’est une industrie importante. On l’a vu dans la communauté rurale de Saint-André. À Grand-Sault, la compagnie a travaillé avec un entrepreneur local pour acheter la propriété. Quand tu as des groupes comme ça qui veulent investir chez nous, il faut prendre ça à notre avantage», mentionne-t-il.

«Ce sont des ordinateurs, alors ça prend du monde pour les entretenir et les réparer si ça se brise», ajoute-t-il.

Selon le communiqué de TAAL, à son plein rendement, l’installation de Grand-Sault devrait disposer d’une puissance de 50 mégawatts pour miner des bitcoins à l’échelle industrielle. Le centre pourrait être en activité dans un an.

Avec la mine de Saint-André, qui pourrait requérir de 70 à 80 mégawatts d’énergie lorsque le complexe sera terminé, la région de Grand-Sault au nord-ouest du Nouveau-Brunswick est devenue, en quelques années, une sorte de capitale du bitcoin dans la province, estime le maire Deschênes.

Saint-André sur la carte

Le maire de Saint-André, Marcel Levesque, a déjà déclaré à l’Acadie Nouvelle que cette industrie allait mettre sa petite communauté «sur la map». Il est d’avis que le minage de cryptomonnaie amènera d’autres occasions dans les environs.

Avec la réforme de la gouvernance locale qui conduira prochainement à la fusion de Saint-André, Grand-Sault et Drummond, la nouvelle municipalité pourrait se positionner de plus en plus comme un véritable eldorado de la cryptomonnaie.

Les deux propriétés sont presque voisines, alors ce sera toute une dynamique. C’est certain que ce sera un atout pour la nouvelle communauté.

— Marcel Deschênes, maire de Grand-Sault

À l’instar de HIVE Blockchain, propriétaire de la mine de bitcoins à Saint-André, la société TAAL a été attirée au Nouveau-Brunswick par des facteurs environnementaux — l’accès à une énergie renouvelable — et financiers.

D’autres sont à venir

La région de Grand-Sault n’est d’ailleurs pas la seule à se retrouver dans la mire d’entreprises voulant exploiter des mines de cryptomonnaie.

La Ville de Bathurst, au nord du Nouveau-Brunswick, a confirmé, par courriel, avoir reçu une demande d’un entrepreneur qui souhaiterait y établir un centre de traitement de données du même genre.

Luc Foulem, directeur des communications corporatives de la Ville de Bathurst.

Photo : Twitter Luc Foulem

«Comme pour toute entreprise qui voudrait s’établir dans la ville de Bathurst et dont les retombées économiques seraient bénéfiques, nous allons certainement accueillir ce genre de démarche avec intérêt et enthousiasme, tant que ses opérations sont conformes aux règlementations établies dans notre plan et nos arrêtés municipaux», a précisé le directeur des communications corporatives de la Ville de Bathurst, Luc Foulem.

«À ce moment, il nous serait inapproprié de commenter davantage avant que le projet en question ne soit présenté publiquement», a-t-il ajouté.

Prudence chez Énergie NB

De son côté, Énergie Nouveau-Brunswick prône une certaine prudence envers ce type d’installations hautement énergivores.

Dominique Couture, spécialiste des communications chez Énergie NB, a indiqué par courriel que la société de la Couronne a reçu un nombre important de demandes d’entreprises de ce secteur.

«Nous n’avons jamais connu des demandes d’électricité de cette ampleur ni à cette fréquence», a-t-elle écrit.

En conséquence, Énergie NB a décidé de suspendre le traitement de telles demandes, le temps d’en analyser les implications opérationnelles et financières et de déterminer la voie à suivre.

«Nous devons évaluer la situation au Nouveau-Brunswick de sorte à prendre des décisions commerciales durables qui nous permettront de respecter notre engagement de fournir aux Néobrunswickois une électricité sure, fiable et rentable», précise la réponse d’Énergie NB.