En Ontario, la plupart des cas de COVID-19 sont dans le sud de la province, comme dans la région du Grand Toronto et Ottawa. Cependant, cela ne semble pas être pris en considération par les compagnies d’assurance qui assurent les entreprises du Nord.
D’après un rapport du Globe and Mail, les restaurants et bars de l’Ontario font face à une hausse des primes d’assurances qui peut dépasser 300 %. Ils courent également le risque de perdre leur police alors qu’ils ont déjà de la difficulté à rester ouverts.
Kyle Marcus, propriétaire du bar The Alibi Room au centre-ville de Sudbury, a récemment renégocié l’assurance de son entreprise. Il dit qu’il se sent escroqué, parce que l’assureur lui a dit qu’ils ne le feraient pas à moins qu’il y ait une augmentation de 120 %.
«On m’a dit que j’ai eu de la chance d’avoir une assurance, que je suis un des chanceux. J’ai parlé à mes amis qui travaillent dans le secteur de l’assurance depuis un certain temps. Je leur ai montré la soumission d’assurance et ils m’ont dit : “vous avez un bon prix”», dit-il.
Pour les gens comme moi, il ne reste plus d’argent. Je dois manger aussi. [Les assureurs] ont établi un précédent qui apporte des questions. Est-ce que le prix baissera un jour? Est-ce qu’il y aura un jour où je serai en mesure de payer mon assurance confortablement?
Chris Vitiello, propriétaire des restaurants Cousin Vinny’s à Hanmer et Chelmsford, a vécu la même chose. On lui avait d’abord proposé une nouvelle prime d’assurance de plus de 500 % de ce qu’il payait. Après un peu de recherche et de négociation, il paie quand même le double de ce qu’il payait auparavant.
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Changement des règles
Cela étant dit, les primes d’assurance ne sont pas les seules inquiétudes des propriétaires. Depuis le 26 septembre, les bars et les restaurants de l’Ontario doivent arrêter la vente d’alcool dès 23 h et fermer leurs portes à minuit. La consommation de boissons alcoolisées est interdite entre minuit et 9 h et les établissements ne pourront pas rouvrir avant 5 h.
Les nouvelles règlementations frapperont durement les bars qui vendent presque exclusivement de l’alcool comme source de revenus.
Chris Vitiello s’estime chanceux d’être en mesure de vendre des repas à emporter et par livraison. C’est la majorité de ses affaires en ce moment. «Mes ventes de bar sont relativement inexistantes», dit-il.
Kyle Marcus sait que l’hiver sera difficile, mais il a de grands espoirs. «Nous avons des clients incroyables et fidèles. Je dois remercier la communauté pour son incroyable soutien tout au long de cette pandémie. Je dois également remercier mon propriétaire pour son soutien et sa compréhension», dit-il.

Ce qui surprend les chefs d’entreprise, c’est le fait que le gouvernement Ford n’a pas considéré une approche régionale pour les nouvelles règlementations.
Je sais que nous devons être en sécurité, mais il y a très peu de cas de COVID-19 [à Sudbury]. Pourquoi devons-nous payer les conséquences des actions de la tranche d’âge 20-29 ans qui sont allées dans les bars dans les régions les plus affectées de la province? Ça n’a pas de sens
M. Vitiello croit que le gouvernement provincial doit agir rapidement pour minimiser le nombre de faillites d’entreprises dans toute la province et devrait particulièrement cibler les entreprises qui vendent presque exclusivement de l’alcool.
«Personnellement, je pense qu’il devrait y avoir un programme pour les bars, spécifiquement pour payer leur loyer et leurs frais fixes, afin qu’il puisse flotter pendant la pandémie plutôt que de les mettre en faillite», suggère-t-il.