Une histoire de famille
Gabrielle fabrique des mocassins depuis l’âge de 12 ans. Au départ, elle confectionnait surtout les dessus des mocassins, puis, depuis 2019, elle réalise la paire complète. Sa sœur, Adeline, a également commencé à en confectionner il y a quatre ans.
J’ai appris à faire des mocassins en regardant comment ma grand-mère s’y prenait […] C’est une transmission qui se fait sans instructions. Tu observes, puis tu essaies de le faire toi-même.
Dans sa famille, l’art de la fabrication des mocassins se transmet de génération en génération : «Ma grand-mère a appris de son arrière-grand-mère, puis moi, j’ai appris d’elle.»
Des chaussures pleines d’histoires
Autrefois, les mocassins servaient à marcher et travailler dans la neige, la forêt ou sur les sentiers de la vie quotidienne. Leur forme et leur épaisseur variaient selon les communautés, les régions et les climats.
Pour les Innus, ils étaient faits avec de la peau de caribou ou d’orignal, des matériaux solides et résistants à l’hiver. Aujourd’hui, Gabrielle utilise surtout du cuir de vache, des fils cirés et des perles pour décorer le dessus.
Chaque motif brodé sur le mocassin a une signification. Par exemple, pour la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, la sœur de Gabrielle a décoré un mocassin avec deux femmes assises devant un ciel multicolore.
Cette broderie représente la réconciliation et le lever du soleil, pour se souvenir que chaque jour apporte un nouveau départ.
Pour la jeune femme, transmettre ce savoir est essentiel. Elle donne d’ailleurs à son fils de 9 ans une nouvelle paire de mocassins chaque fois que ses pieds grandissent!
«C’est important que mes enfants sachent qu’ils peuvent être fiers de leur culture», dit-elle. Elle espère aussi que ce savoir continuera de se transmettre au sein de leur famille.
Et toi, si tu devais décorer des mocassins, quels motifs ou quelles couleurs choisirais-tu? Pourquoi?
