le Lundi 21 avril 2025
le Mardi 28 juin 2022 13:00 Arts et culture

De nouveaux outils de lutte au racisme en francophonie ontarienne

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Le bédéiste Body Ngoy, Brigitte Duguay-Langlais du RSIFEO et Paula Assaly, mairesse de Hawkesbury. — Photo : Gregg Chamberlain – Le Carillon
Le bédéiste Body Ngoy, Brigitte Duguay-Langlais du RSIFEO et Paula Assaly, mairesse de Hawkesbury.
Photo : Gregg Chamberlain – Le Carillon
IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE VOYAGEUR (Ontario) – En 2021, les Réseaux en immigration francophone de l’Ontario se sont associés pour lancer une campagne de lutte contre le racisme et la discrimination. Un an plus tard, l’initiative se concrétise par la publication d’une bande dessinée et de trois capsules vidéos, outils pratiques pour une stratégie qui veut rendre visible l’invisible.
De nouveaux outils de lutte au racisme en francophonie ontarienne
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«C’est à la suite d’un appel d’offres au printemps 2021 que les trois Réseaux en immigration francophone (RIF) de l’Ontario se sont associés à la firme BoXia pour l’aspect créatif et à l’Équipe de santé psychologique d’Orléans (ESPO) pour décider des thèmes à développer», explique le coordonnateur du projet, Thomas Mercier, qui est également le coordonnateur du Réseau du Nord à Sudbury.

La vingtaine de planches dessinées, rassemblées en un ouvrage intitulé Que notre collectivité gagne! : rendre visible l’invisible, et le trio de balados vidéos ont donc vu le jour ce printemps.

Thomas Mercier, coordonnateur du projet et coordonnateur du Réseau du Nord à Sudbury.

Photo : Page Facebook Carrefour francophone

De la recherche d’un emploi aux poubelles du voisin, en passant par la femme racialisée se présentant à des élections, les outils sont conçus pour toucher non seulement la population en général, mais également les organismes communautaires.

Thomas Mercier précise que les organismes peuvent utiliser le thème qui correspond le plus aux besoins de la population qu’ils desservent. Des représentants de divers regroupements en lien avec les trois RIF de l’Ontario ont assisté plus tôt cette année à une formation virtuelle sur ces nouveaux.

Consultez le site du journal Le Voyageur

La fragilité blanche

Bédéiste, directeur artistique et cofondateur de BoXia, Body Ngoy se dit ravi «d’avoir eu carte blanche» pour mener à bon port le projet. Pour lui, le média de la bande dessinée est véritablement un outil de sensibilisation.

Puisque que son entreprise se spécialise dans la création, la production et la promotion d’outils éducatifs qui sensibilisent «à la richesse culturelle canadienne», comme le mentionne le site de BoXia, ce contrat lui a tout de suite plu.

Auteur d’une demi-douzaine de bandes dessinées, Body Ngoy a aussi été l’un des membres fondateurs de la Coalition des Noirs francophones de l’Ontario avant de fonder, avec sa femme, l’entreprise BoXia.

Photo : Courtoisie

«Quand on est artiste noir en francophonie minoritaire, c’est certain que la question raciale est là», explique le bédéiste originaire du Congo, qui s’est notamment occupé des textes en concertation avec les idées émises par les psychologues de l’ESPO.

Body Ngoy explique que l’initiative des RIF de l’Ontario vise à atteindre non seulement les personnes racisées, mais également la population en général. Les outils visent entre autres à mettre en lumière deux phénomènes «souvent vécus en parallèle» : le privilège blanc et la fragilité blanche.

À lire aussi : Body Ngoy : «Le Canadien», ou comment interpeler les Noirs sur leur histoire

Ouvrir le dialogue

Brigitte Duguay-Langlais, coordonnatrice de l’Est au Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’Est de l’Ontario (RSIFEO), observe que la grande majorité des gens racisés qui gravitent autour de son organisme «est très contente» de l’initiative des RIF de l’Ontario.

Elle-même se dit satisfaite que la BD et les capsules s’adressent à la communauté blanche et qu’elles l’aident à briser son inconfort face à certaines questions à l’égard des personnes racisées.

La coordonnatrice indique avoir déjà entendu certaines personnes mentionner qu’elles n’osaient pas «poser telle ou telle question de peur d’avoir l’air raciste».

Elle est d’avis que les nouveaux outils disponibles en ligne vont plutôt ouvrir le dialogue, en plus de montrer que le privilège blanc s’accompagne aussi de plus en plus d’une fragilité certaine face à la discrimination.