Le roman se laisse facilement aborder, est accueillant pour les yeux et se tient en main de façon très commode par son format plus long que large.
L’histoire est celle d’un prof de théâtre, Daniel, qui croise fortuitement Julie, une de ses anciennes étudiantes au cégep. Il n’y a rien eu entre eux à l’époque, mais désormais le contexte a changé.

Souhaitant rester en contact, ils se revoient puis commencent à sortir ensemble. Sauf que Daniel, conscient d’avoir un peu plus de 20 ans au-dessus des frais 23 ans de sa compagne, refuse de se laisser aller complètement à ses sentiments en face d’une Julie amoureuse qui ne voit pas où est le problème, puisqu’ils n’inventent rien en la matière. Elle lui dressera même une liste de couples connus ayant une différence d’âge marquée.
Donc où est le vrai problème? Comme bien souvent, dans la tête de Daniel qui spécule et s’imagine qu’il serait malhonnête de sa part de voler en quelque sorte la jeunesse de Julie qui, à ses côtés, n’aurait pas «le fun propre à son âge».
Il ne sortirait pas en boite avec elle, n’en ayant plus le gout ; il ne se voit pas avec des enfants, resté traumatisé d’en avoir perdu un. Il est surtout persuadé que l’avenir lui donnera raison. Peut-on dire qu’il a complètement tort?
Julie, bien sûr, ne voit pas du tout les choses de cette façon. Elle sait que cette assez grande différence d’âge peut poser problème, mais elle croit qu’il vaut mieux vivre ce qui est à leur portée ici et maintenant et qui peut être beau.
Oui, elle aimerait un jour avoir des enfants, mais n’y est pas encore ; elle est surtout très amoureuse et trouve que ça vaut la peine de donner une chance à l’amour. D’autant plus que sa famille a accepté Daniel.
Comment savoir ce que réserve l’avenir? On peut dire autant de «si, si, si» qu’on veut, une seule chose est certaine : nul n’a aucune certitude face à l’avenir, encore moins en matière de sentiment.
La dernière phrase du livre est : «La vie est un risque». J’ajouterais : «L’amour aussi».