«Alors ça marche finalement, le show est confirmé pour Halifax?» demande Adrian House à son interlocuteur dans le combiné. Ce coup de téléphone pendant notre entretien lui apprend que la date d’un de ses concerts est confirmée avec un bar d’Halifax.
L’auteur-compositeur-interprète venait tout juste de nous expliquer combien il était compliqué de réserver des dates de concert à l’avance à cause de la pandémie. Il vient d’avoir sa première date!
Pour parcourir les quelques 1400 kilomètres prévus de la tournée, Adrian House a préféré troquer le classique bus/fourgonnette de tournée contre un vélo de cyclotourisme.
«En 2018, j’ai fait ma tournée au Québec, en Ontario et dans les Maritimes en voiture. Ça sera ma première tournée en vélo, je prévois faire environ 70 kilomètres de vélo par jour, pendant environ 1 mois. J’avais planifié ce projet pour ce printemps, mais avec le coronavirus, j’ai dû le repousser pour cet automne.»
Départ prévu : début octobre.

En vélo pour conscientiser
En cherchant sur Internet, le musicien a découvert quelques artistes qui avaient déjà tenté l’expérience de la tournée en vélo. «J’ai découvert un groupe de musiciens qui avait fait toute leur tournée, de la Colombie-Britannique jusqu’au Mexique, en vélo, avec tous leurs instruments dans des charriots, même leur batterie! Je me suis dit : et pourquoi pas moi?»
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le musicien terre-neuvien, déjà nommé quatre fois au Music NL Award, s’achète un vélo de cyclotourisme, un panier spécial pour transporter sa guitare avec lui et d’autres équipements imperméables pour la route.
Pendant l’été, un voyage sur la côte Ouest, au parc national du Gros-Morne, lui a permis de tester sa monture et de valider son projet.
Avec les changements climatiques, je pense beaucoup aux choses que je peux faire sans nuire à l’environnement. […] J’espère que si les gens découvrent mon projet, ils vont réaliser tout ce qu’il est possible de faire en vélo, et au fait qu’on n’a pas toujours besoin de conduire pour faire des tournées.
Ainsi, ce voyage à coup de pédales est l’occasion pour lui de conscientiser les personnes autour de lui, mais aussi de se prouver à lui-même qu’un tel projet à vélo est possible.
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Composer avec l’imprévu
Cependant, pas facile pour l’artiste de réserver à l’avance des dates de concerts avec les cafés ou les bars des différentes provinces : «Avec la pandémie, certains bars sont ouverts seulement quelques jours par semaine, et ils attendent de voir ce que seront les directives pour les concerts et les musiciens le moment venu. Ils me demandent de les rappeler plus tard…»
Si les lieux de ses spectacles restent indéfinis à cause de la situation actuelle, le musicien reste positif :
Je veux simplement embrasser l’aventure!
Chansons originales et reprises se mêleront pour composer une setlist et un spectacle différents à chaque concert et à chaque arrêt sur son trajet. Harmonica et guitare seront les compagnons de route de l’artiste.
Il définit son style comme un mélange de «folk, rock, blues et country». Bob Dylan, The Velvet Underground, Tom Waits, ou encore The Beatles, figurent parmi ces inspirations. Du côté francophone, il cite Felix Leclerc, Jacques Brel et Daniel Bélanger.
Pédale et musique réunies
Préfère-t-il chanter en français ou en anglais? Tout dépend du contexte, et du moment :
C’est juste spontané, quand je compose, je pense, “oh cette chanson devrait être en français,” ça vient des tripes. Je pense que la musique française est différente que la musique anglaise. C’est une différente manière d’écrire, de chanter, c’est plus poétique, et plus focalisé sur les paroles.
Il cite notamment Georges Brassens à titre d’exemple.
À la fin de notre rencontre, Adrian House me montre son vélo, rouge flamboyant, et son système de corbeille pour sa guitare.
Il m’explique avec un sourire que cette tournée lui permet de combiner deux passions : pouvoir voyager à vélo et faire de la musique. «C’est le rêve de pouvoir faire les deux. Je me sens plus libre et indépendant en vélo.»
Il est bien conscient que ce «rêve» n’est pas sans défis. Une météo imprévisible et de possibles problèmes mécaniques peuvent l’attendre sur la route.
«Je pense que ça va être difficile. Surtout avec la météo, on ne sait jamais ce qui va arriver, surtout en octobre. De temps en temps, il y a des tempêtes. Je vais camper la plupart du temps, donc c’est sûr qu’il faudra que je trouve des abris. Il y a beaucoup d’inconnus dans ce voyage.» Beaucoup d’inconnus qui ne font pas perdre le sourire au musicien, impatient de partir sur la route. Hit the road Jack!
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Pour plus de détails, vous pouvez visiter le site Web d’Adrian House, ou sa page Facebook.
Lecteurs des Maritimes, vous souhaitez qu’Adrian House se produise dans votre bar préféré? Contactez-le par courriel : [email protected]