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le Vendredi 12 juin 2020 11:26 Art de vivre

Des morilles pour les Yukonais, par les Yukonais

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En raison de la COVID-19, le gouvernement du Yukon avait, jusqu’à maintenant, suspendu complètement le permis commercial de la cueillette des morilles et limité celle-ci à des fins personnelles seulement. — Birom – Pixabay
En raison de la COVID-19, le gouvernement du Yukon avait, jusqu’à maintenant, suspendu complètement le permis commercial de la cueillette des morilles et limité celle-ci à des fins personnelles seulement.
Birom – Pixabay
Après avoir interdit à tous le permis de cueillir des morilles à des fins commerciales, le gouvernement du Yukon revient sur sa décision.
Des morilles pour les Yukonais, par les Yukonais
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En raison de la COVID-19, le gouvernement du Yukon avait, jusqu’à maintenant, suspendu complètement le permis commercial de la cueillette des morilles et limité celle-ci à des fins personnelles seulement. Face aux relâchements des restrictions actuellement en vigueur, les Yukonais peuvent maintenant obtenir leur permis en vue de récolter et vendre ces champignons si appréciés.

C’est une bonne nouvelle pour les cueilleurs professionnels qui vont pouvoir commencer leur saison. «Nous avons suivi les conseils du médecin-hygiéniste en chef et, avec la réouverture, nous avons décidé de remettre à nouveau le permis commercial à ceux qui le demandaient», explique Bethany Paul, forestière au service du gouvernement du Yukon.

Jdblack – Pixabay

Une activité populaire

Si l’obtention d’un permis demeure interdite aux Canadiens provenant de l’extérieur du territoire, celle-ci est tout de même réservée aux Yukonais qui voient alors la concurrence diminuée de fait. Cela signifie «moins de compétition dans les prix et probablement un moins bon prix de la livre fraiche», comme le précise Pascale Youkali Ménard, qui récolte des morilles du nord de la Colombie-Britannique jusqu’au Yukon depuis 2015 avec son partenaire. «La saison sera plus calme que les années précédentes», ajoute-t-elle.

En temps normal, ce sont des centaines de cueilleurs provenant de l’ensemble du Canada qui arrivent au Yukon pour la saison. C’est le cas de Daniel Riopel qui prévoyait traverser la frontière : «effectivement, mes plans ont été bousculés. Je prévoyais mon expédition cette année au Yukon. Je reste donc à Slave Lake, en Alberta», confie-t-il.

Dans la forêt, le virus reste présent malgré tout

La distanciation physique et les gestes sanitaires ne s’oublient pas, même au fond des bois. La cueilleuse Pascale Youkali Ménard affirme d’ailleurs : «on s’est quand même organisés une petite saison malgré la pandémie. Bien sûr, on va prendre des précautions sanitaires lorsqu’on devra utiliser les services des communautés avoisinantes».

La forestière Bethany Paul souligne alors : «Nous conseillons aux Yukonais de limiter leurs déplacements dans les communautés rurales, de faire le plein de nourriture, d’essence et d’avoir l’équipement nécessaire afin de limiter leurs contacts».

Winipo – Wikimedia Commons

Une récolte dans le respect d’autrui

Après plusieurs saisons de cueillette parfois peu respectueuses, la Première Nation de White River, située près de l’Alaska, est préoccupée par l’ouverture de la saison de la morille. Il est donc maintenant demandé à tout Yukonais souhaitant récolter dans la région de Beaver Creek de s’inscrire auprès de la Première Nation afin de recevoir un permis.

L’idée principale étant de sensibiliser les cueilleurs à l’environnement qui les entoure afin de mieux le préserver pour les autres, mais aussi pour les saisons à venir. Des propos soutenus par Bethany Paul : «Nous demandons aux cueilleurs amateurs et professionnels de ramasser leurs déchets et de ne récolter que sur des terres publiques». La cueillette tant attendue des morilles peut donc alors enfin commencer… en toute sérénité!