Nous savons que vous aurez beaucoup de questions. Nous ferons preuve de transparence et chercherons à répondre au plus grand nombre de questions possible, le plus rapidement possible, au cours du processus. À cet égard, nous communiquerons souvent avec vous au cours des mois qui viennent pour vous informer des mesures que nous prendrons et, espérons-le, des progrès accomplis.
Or, vous n’avez pas encore communiqué avec le personnel de l’université pour l’informer de quoi que ce soit. Votre mise à jour en date du 8 mars 2021, plus d’un mois après le début du huis clos, laissait planer une incertitude considérable quant aux détails du processus et ses impacts humains. Votre rapport au Sénat du 16 mars courant n’ajoute rien à cette mise à jour, si ce n’est la mention sibylline d’une prolongation de la protection générale des procédures en mai, qui ne répond en rien à l’angoisse que votre silence entretient au sein du personnel de l’université.
Qui plus est, votre déclaration du 16 mars au sujet de l’engagement de l’Université Laurentienne envers l’éducation en français en Ontario ressemble en tous points à maintes déclarations de vos prédécesseurs : des principes vagues mais aucun engagement, de belles phrases mais aucun plan ni promesse. Combien de fois nous a-t-on servi de tels discours qui aussitôt prononcés sont tombés dans l’oubli faute de suites concrètes? Comment pouvons-nous mêmes prendre le moindrement au sérieux votre déclaration alors que nous savons que vous vous apprêtez à couper dans les programmes en français de l’établissement?
Tous savent que votre plan était «déjà dressé à l’égard de tous les aspects de la
restructuration», avant même que le processus supervisé par la cour n’ait commencé, lit-on sur les pages web consacrées à la restructuration. De plus, dans les mêmes pages vous mentionnez que :
La Laurentienne examinera les programmes offerts afin de vérifier que tous les cours et programmes intéressent suffisamment d’étudiants pour justifier leur continuation. Les cours et programmes affichant de faibles inscriptions en permanence pourront être restructurés pour faciliter la viabilité financière de la Laurentienne.
Nous vous prions donc :
1. De dévoiler au personnel et au corps professoral et bibliothécaire de l’université les détails par faculté et par département du plan de restructuration des programmes qui était déjà prêt avant même que ne commence la procédure judiciaire ;
2. De lui expliquer quels critères président à la restructuration des programmes ;
3. D’expliquer au personnel et au corps professoral et bibliothécaire la nature et les étapes du processus en cours en ce qui concerne les programmes, incluant le rôle du comité composé d’étudiants et de membres du corps professoral par le Sénat, ainsi que le calendrier de ratification de la restructuration des programmes par le Sénat.
Comme l’inquiétude est palpable au sein du personnel de l’université, nous vous prions de donner suite dans les plus brefs délais.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Recteur, nos salutations distinguées.
Thierry Bissonnette
Abdelouahid Assaïdi
Jaouad Alem
Izabel Amaral
Alain Beaulieu
Joel Belliveau
Nelson Belzile
Julie Boissonneault
Christian Bouchard
François Boudreau
Jean-Charles Cachon
Gennady Chitov
Gina Comeau
Renée Corbeil
Alain Doom
Louis Durand
Aliki Economides
Raoul Étongué-Mayer
Amélie Hien
Denis Hurtubise
Georges Kpazaï
Aurélie Lacassagne
Louis L’Allier
Luc Lagrandeur
David Leadbeater
Mery Martinez
Melchior Mbonimpa
Johanne Melançon
Serge Miville
Daniela Moisa
Abdel Omri
Lucien Pelletier
Marc Pilon
Valérie Raymond
NOTA : Les opinions exprimées dans les éditoriaux, chroniques et lettres d’opinion publiés sur Francopresse n’engagent que leur auteure, auteur.