Le mardi 24 novembre, une adolescente de Listuguj, Tutjij Ariel, âgée de 18 ans, s’est rendue, laissez-passer en main, à Campbellton pour un rendez-vous chez l’optométriste. Elle a profité de l’occasion pour poursuivre son chemin jusqu’à l’école Sugarloaf Senior High, qu’elle fréquente depuis la 5e année.
Elle a été accueillie par des agents de la Sécurité publique qui l’ont avisée qu’elle pourrait être arrêtée et se voir imposer une amende de 10 000 $ si elle mettait les pieds dans l’établissement scolaire.
Des forces de l’ordre qui empêchent une jeune femme autochtone d’entrer dans son école? Nous en sommes rendus là.
Les enfants de la Première Nation de Listuguj sont depuis toujours dans une drôle de situation. Ils vivent au Québec, dans une Première Nation qui fait office d’enclave anglophone dans une mer francophone.
Plutôt que de construire pour eux une école, le gouvernement québécois a signé une entente avec Fredericton. Les enfants de Listuguj fréquentent donc l’école en anglais à Campbellton. Ils suivent le programme scolaire néobrunswickois et non celui de la Belle province.

L’arrangement ressemble un peu à celui qui a cours en matière de soins de santé. Québec ne construira pas de sitôt d’établissement hospitalier à Pointe-à-la-Croix. Comme il y a de toute façon un hôpital régional de l’autre côté du pont J.-C-Van-Horne, un arrangement financier a plutôt été conclu avec le Nouveau-Brunswick.
Notons que les deux régions sont intégrées socialement et économiquement, Listuguj ayant même adopté l’heure de l’Atlantique.
La COVID-19 a malheureusement tout changé. La pandémie étant hors de contrôle au Québec, le N.-B. a choisi de se protéger en fermant partiellement la frontière.
L’adverbe «partiellement» est important dans la phrase précédente. Les citoyens de Pointe-à-la-Croix et d’Avignon-Ouest peuvent continuer, sous certaines conditions, de se déplacer dans notre province pour y travailler, recevoir des soins, acheter des produits de première nécessité, etc.
Mais pas pour aller à l’école.
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