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le Vendredi 2 octobre 2020 12:42 Actualité

Contre les femmes

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Manifestation contre les agressions sexuelles à Montréal, dimanche 19 juillet 2020. — Mélodie Descoubes – Unsplash
Manifestation contre les agressions sexuelles à Montréal, dimanche 19 juillet 2020.
Mélodie Descoubes – Unsplash
ACADIE NOUVELLE (Nouveau-Brunswick) – Pas facile de militer pour le droit à l’avortement au Nouveau-Brunswick. Plus de 30 ans après la légalisation, des femmes doivent encore se battre pour obtenir un meilleur accès. Et faire face à des policiers envoyés leur mettre des bâtons dans les roues.
Contre les femmes
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Il n’y a pas beaucoup de procédures médicales au Nouveau-Brunswick où les francophones sont mieux servis que les anglophones. L’avortement est l’une de celles-ci.

Il est possible de subir une interruption volontaire de grossesse dans les hôpitaux de Bathurst et Dr-Georges-L.-Dumont, ce qui signifie qu’une bonne partie de la population acadienne a accès à la procédure à moins d’une heure de route.

De son côté, le Réseau de santé Horizon n’offre le service que dans un seul hôpital : le Moncton Hospital. Il n’est pas possible pour une femme de subir un avortement dans les hôpitaux de Saint-Jean et de Fredericton.

La Clinique 554 offre toutefois le service, dans la capitale, mais les femmes doivent payer de leur propre poche (de 700 $ à 850 $). Elles ne seront pas remboursées par l’assurance-maladie.

Face à la fermeture imminente de la clinique, des manifestantes se sont rendues devant l’Assemblée législative vendredi afin de dénoncer cette situation. Elles avaient l’intention d’y passer la nuit. C’est à ce moment que des policiers sont débarqués pour saisir leurs tentes, sous prétexte qu’il est interdit de camper sur le terrain de la législature.

— François Gravel, éditorialiste de l'Acadie Nouvelle

La directive est venue du sergent d’arme, après avoir été approuvée par le président de l’Assemblée législative, le député libéral de Restigouche-Chaleur Daniel Guitard.

Comme c’est souvent le cas, le prétexte de la sécurité publique a été invoqué. Évidem­ment, les femmes n’étaient pas là pour faire du camping et personne n’était en danger. Un président d’Assemblée législative le moindrement doté de jugement aurait compris cela et n’aurait pas approuvé une intervention policière comme celle-ci.

Cet incident ne doit pas faire oublier le cœur du problème, soit le Règlement 84-20, qui prévoit que les avortements effectués à l’extérieur des hôpitaux mandatés ne sont pas couverts par l’assurance-maladie.

C’est en raison de cette directive qu’une seule clinique offre des avortements au Nouveau-Brunswick et qu’elle est menacée de fermeture. Sans la couverture de l’assurance-maladie, ce n’est pas rentable.

Le premier ministre Blaine Higgs pourrait éliminer cette restriction d’un trait de plume, sans même devoir faire adopter un projet de loi. Il refuse de le faire, comme avant lui Brian Gallant, David Alward et tous leurs prédécesseurs.

— François Gravel, éditorialiste de l'Acadie Nouvelle

Il existe pourtant de nombreuses procédures médicales offertes en clinique et qui sont remboursées par le Programme d’assurance-maladie. Les vasectomies, par exemple.

Lire l’article dans son intégralité sur le site du journal l’Acadie Nouvelle