L’intérêt de la vidéo est ailleurs. Très rapidement, d’autres pies se rassemblent et se mettent à crier en entourant l’animal défunt, dans ce qui s’apparente à une cérémonie funéraire d’adieu. Difficile de ne pas virer à l’anthropomorphisme en visionnant la fin de la vidéo où une pie reste seule, piquant avec délicatesse le cadavre et criant vers le ciel comme si la réalité était trop dure à encaisser.
Dr Bekoff, professeur d’écologie et de biologie de l’évolution à l’Université du Colorado, a également été témoin d’une cérémonie funéraire chez des pies d’Amérique, allant jusqu’à voir des pies déposer de l’herbe autour de leur congénère et veiller sur lui pendant plusieurs secondes.
Si ces comportements sont bien souvent plus perceptibles chez nos animaux de compagnie, il est toujours difficile d’imaginer des animaux sauvages s’adonner à un deuil ou des rites funéraires quand on sait que toute dépense d’énergie est diaboliquement calculée pour se déplacer, se nourrir ou se reproduire. Alors que pourrait bien être l’avantage évolutif — si ce n’est impératif — d’afficher son chagrin?
Si Aristote fut l’un des premiers à penser que les animaux pouvaient avoir une âme, il était néanmoins convaincu qu’elle était plus faible que celle de l’homme, car ils ne ressentaient pas d’émotions, le deuil étant réservé aux humains!
Aujourd’hui, nos connaissances ont changé et il a été largement observé que des animaux non humains de diverses espèces présentent un comportement affectif à la suite de la mort d’un sujet proche. Bien souvent, les réponses des animaux à un décès sont différentes des nôtres, donc incomprises.