Personne ne peut prédire combien de temps cette crise va durer. Certains parlent de mois, d’autres affirment que nous n’en sortirons que dans un an. Quoi qu’il en soit, il y aura un après. La grande question : à quoi ressemblera cet après?
Certains y réfléchissent déjà. On peut trouver certaines pistes dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux, même si ce n’est pas sur ces derniers qu’on trouve habituellement des perles de sagesse. À l’heure actuelle, les réflexions sur l’après se divisent entre optimisme et pessimisme.
Plusieurs chroniqueurs, analystes, chercheurs et autres penseurs croient que l’actuel arrêt forcé devrait nous permettre de planifier notre avenir autrement. On examine entre autres l’égocentrisme de notre culture sociale actuelle, qui place l’individu au centre de tout au détriment du bienêtre collectif. Certains croient qu’il est temps de penser à une vie collective plus harmonieuse.
Cette réflexion pose des questions essentielles quant au système économique actuel. Par exemple, comme ce ne sont pas les banquiers ni les chefs d’entreprises qui nous aident présentement, on comprend peut-être qu’il faut réduire les inégalités sociales et économiques. Alors, comment fait-on pour que les concierges et les employés d’épicerie soient mieux payés?
Comme notre système de santé est présentement au centre de toutes nos préoccupations, il devient clair que nous devons y consacrer plus de ressources. Pas juste pour augmenter les salaires des administrateurs et des médecins, mais plutôt pour acheter et stocker l’équipement essentiel.
On pense aussi beaucoup à l’environnement. Et encore là, il y a les optimistes qui prédisent que le virus nous fera comprendre que la planète est sale et que nous nous engagerons à la nettoyer. D’autres, plus rêveurs, semblent croire qu’il y aura une espèce d’épiphanie, que le pétrole disparaitra et que les pipelines n’apporteront que de l’eau potable à ceux qui n’en ont pas.
Sur le plan politique, la crise apporte aussi des changements. Au Canada du moins, on voit tous les partis se serrer les coudes pour faire face à la crise. Le fédéral et les provinces travaillent main dans la main. Les optimistes pensent que cette façon de gouverner devrait continuer après.
Malheureusement, il y a aussi les pessimistes. Ceux-ci croient que l’être humain n’apprend pas de ces crises, qu’il continuera à vénérer l’argent, à polluer l’environnement, à s’entredéchirer en politique. Et on peut comprendre et être tenté d’adhérer à ce pessimisme quand on regarde certains développements : comme aux États-Unis, où les politiciens restent complètement divisés quant à la gestion de cette crise ; ou encore la Chine et la Russie qui déjà répandent de fausses informations visant à démontrer que seuls leurs régimes totalitaires savent comment gérer la pandémie ; ou même, plus près de nous, des durs de comprenure qui continuent à parier sur les énergies fossiles.
Ma propre vision de l’après est plutôt faite d’optimisme mâtiné de réalisme. Nous aurons appris certaines choses, ne serait-ce qu’en réfléchissant un peu pendant que nous sommes enfermés chez nous. Après, nous serons peut-être plus ouverts aux changements qui pourraient améliorer le sort de l’humanité et de la planète. Mais mon côté réaliste me dicte cependant que cela prendra beaucoup de bonne volonté et de temps.
Il faut garder espoir. N’oublions pas que nous sommes ce que nous pensons que nous sommes. Et que nous deviendrons ce que nous croyons que nous deviendrons.