Professeure de théorie politique à l’Université d’Ottawa, Dalie Giroux s’est penchée sur le Parler en Amérique, pour en explorer l’oralité, le colonialisme et le territoire. «Ce sont les langues du pays, régionales, non écrites, hybridées, dominées, colonisées, mineures, marginales, migrantes, illettrées, enfantines, domestiques.»
On peut inclure dans ces parlures subalternes, néanmoins lieux de mémoire et de l’intimité, l’accent beauceron, saguenéen, gaspésien, le joual, le chiac, le cajun, le créole haïtien, le franglais, le parler bilingue, le français magrébin et africain, pour n’en nommer que quelques-unes.
De la France au Canada
L’auteure fait remarquer qu’«on ne parle pas exactement la même langue au Brésil qu’au Portugal; au Mexique, en Colombie et en Argentine qu’en Espagne; ou aux États-Unis et au Canada qu’en Grande-Bretagne», voire au Québec qu’en France.
Dans la seule vallée du Saint-Laurent, nous côtoyons non seulement les langues coloniales française et anglaise, mais aussi les langues algonquine, abénaquise, mohawk, wendat, atikamekw, malécite, innue, mi’gmak, sans parler de la langue crie et de l’inuktitut qui viennent du Nord, mais qu’on peut surprendre tous les jours à Montréal et à Ottawa.
Une langue qui en cache d’autres
Au sujet du français parler en Amérique, Dalie Giroux souligne que «nous parlons une langue qui en cache d’autres, qui cache des ponts vers d’autres langages, qui s’inscrit dans un univers souterrain, qui peut permettre de voyager plutôt que de restreindre, d’enfermer, plutôt que de faire paranoïer».
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Nous parlons une langue qui peut permettre de voyager plutôt que de restreindre, d’enfermer, plutôt que de faire paranoïer.