« Et si on allait à l’Armée du Salut acheter pour une centaine de dollars de vêtements, qu’on donnait un point de rendez-vous aux gens pour venir se déguiser et qu’on se promenait ensuite dans les rues ? » C’est cette idée toute simple qui est à l’origine du Mummers Festival de St. John’s et de sa très populaire parade, qui fête ses 10 ans cette année. Retour aux sources, avec la pionnière Susan Flanagan.
Un samedi de décembre, malgré un mercure sous zéro, plusieurs centaines de personnes, et quelques chiens également déguisés, défilent dans les rues du quartier Georgetown, à St. John’s, en direction du musée provincial The Rooms.
Soudain, un vibrant « Joyeux Noël! » retentit dans le cortège. Contrairement à la tradition, qui veut que les mummers [qui signifie mime, littéralement] cachent leur identité, l’auteure de ce souhait en français n’hésite pas un seul instant à s’identifier. « Je m’appelle Susan Flanagan et je fais du mummering depuis 30 ans », révèle cette Terre-Neuvienne devenue bilingue à la faveur de deux ans d’études et de travail au Québec, à l’adolescence.
Pendant cette période, elle revenait passer les Fêtes à St. John’s et se livrait invariablement au mummering avec une quinzaine de copains. « La tradition de se déguiser et d’entrer dans les maisons des voisins par petits groupes, de chanter et de danser, était encore bien vivante dans les villages il y a 30 ans. Mais à St. John’s, c’était plus rare », rappelle-t-elle.