Un sondage pancanadien intitulé Valeurs, besoins et réalités au Canada en 2017 et préparé pour la Fondation Jasmin Roy rapporte que les trois quarts des personnes LGBT+ ont déjà été victime d’intimidation ou de menace et plus de la moitié d’entre elles jugent que les ressources d’aide sont insuffisantes.
Les minorités sexuelles francophones de l’Ontario comprennent notamment les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, transsexuelles, queer, bispirituelles, se questionnant, intersexuées et asexuelles qui s’expriment en langue française et vivent en Ontario.
Rappelons que jusqu’en 1973 l’homosexualité était considérée comme étant une maladie mentale selon le manuel de diagnostics et statistiques des troubles mentaux DSM III. Ce n’est qu’en 1984 que la Cour suprême du Canada a adopté un amendement à la Charte canadienne des droits et libertés disant que les homosexuels sont égaux devant la loi, à l’instar du reste de la population canadienne.
Le Service de la société inclusive et de l’interculturalisme a produit un rapport en 2017 pour le ministère de l’Immigration. Ce rapport expliquait que « les membres des minorités peuvent subir des comportements haineux, tels que se faire rejeter de leur famille ou de leur communauté, se faire ridiculiser en public, faire l’objet de commérages, subir de la discrimination sur le plan du logement, de l’emploi ou autre, et même subir de la violence psychologique, sexuelle, physique ou autre ».
Le sondage pancanadien a aussi fait ressortir une forte présence de sentiments dépressifs en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre en Ontario.
Ce sont 85 % des répondants ontariens contre 81 % pour l’ensemble des répondants qui disent avoir ressenti des sentiments de désarroi, de solitude, d’isolement ou de découragement en lien avec leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.
FrancoQueer, une organisation qui représente les francophones, immigrants et membres de la communauté LGBT+, signale dans un rapport de l’organisme « qu’il y a eu peu de projets relatifs aux minorités sexuelles francophones en Ontario.
Ce phénomène est semblable au sexisme ou au racisme, mais s’attaque à une autre partie de l’identité.
Les personnes immigrantes et réfugiées francophones LGBT+ ont une identité à plusieurs dimensions et rencontrent des obstacles relatifs à chacune de ces dimensions et à l’effet cumulatif de celles-ci. »
Lorsque les minorités sexuelles francophones de l’Ontario subissent de l’homophobie, cela s’ajoute aux difficultés qu’elles peuvent vivre en tant que minorité francophone en Ontario.
FrancoQueer conclut dans son rapport « qu’il y a un grand besoin de promouvoir les services existants et que cette promotion doit être faite, en particulier pour les LGBT+ hors de Toronto, ainsi que pour les femmes et les personnes qui ne s’identifient pas comme homme ou femme. »
L’adolescence étant souvent une période identitaire plus critique pour les gens vivant une différence, Le Nord a demandé à Simon Fecteau, directeur de l’éducation du Conseil scolaire public du Nord-Est de l’Ontario comment le conseil favorisait l’intégration des jeunes.
Il confirme en entrevue que parmi les valeurs organisationnelles du CSPNE, l’inclusion et l’ouverture sur le monde détiennent une place prioritaire.
« Nous sommes très conscients de l’importance d’accompagner, d’appuyer et de valoriser les élèves et les membres du personnel qui vivent les dimensions de la diversité.
Les élèves peuvent compter sur l’appui d’une équipe complète dédiée à la santé mentale et au bien-être.
Des partenariats communautaires viennent aussi répondre à un besoin éventuel, selon la situation.
Certaines de nos écoles ont mis sur pied des comités d’inclusion qui sensibilisent les jeunes tels que la journée rose, la journée contre l’homophobie et tous les ans, les élèves de la 3e à la 12e année doivent répondre à un sondage, pour pouvoir mieux saisir le climat scolaire qui existe dans nos communautés.
On peut ainsi mieux comprendre ce qui se passe vraiment et intervenir, si nécessaire. »
Des services d’aide, d’écoute et de discussions sont aussi disponibles dans la région.
Premièrement, le Bureau de santé Porcupine dirige une clinique de santé sexuelle confidentielle.
Une formation en techniques d’intervention à l’égard du suicide, appelée safeTALK, fait aussi partie de ses services.
Cette formation d’une demi-journée est fournie à toute personne de 15 ans et plus désireuse d’aider à prévenir le suicide.
Ensuite, les Services de Counseling Hearst-Kapuskasing-Smooth Rock Falls, un organisme communautaire francophone, offrent des services individuels sans frais et confidentiels aux personnes aux prises avec des problèmes psychosociaux et liés à la santé mentale et qui sont âgés de 16 ans ou plus.