« À un moment donné, on avait un groupe de septième, huitième année », a confié Mme Coulombe. En feuilletant un exemplaire du journal Le Nord, un des élèves s’est étonné qu’à une certaine époque, le journal organisait des concours de photos de mariés. « Tout le monde a trouvé ça un peu drôle », relate l’historienne. Mais en poursuivant sa lecture des journaux, le jeune en question « a découvert que cette année-là, ce sont ses parents qui avaient gagné le concours ».
Les archives des journaux de la région sont très populaires auprès du grand public, selon Mme Coulombe, et accessibles à tous. Elles contiennent, entre autres, tous les numéros du journal Le Nord ainsi que ceux du Hearst Tribune publié dans les années 70, et de la revue L’Élan.
« Il y a des documents qui sont accessibles d’abord et avant tout aux chercheurs qui ont un projet de recherche en particulier. (…) Dans certains cas, il y a des documents où l’accès est limité parce que le donateur, par exemple, peut avoir mis une limite d’accès sur 50 ans », a cependant précisé Mme Coulombe.
Ces restrictions temporelles peuvent être définies dans le contrat que les donateurs de fonds documentaires signent avec le centre d’archives de Hearst. Mme Coulombe a aussi expliqué que les donateurs pourraient prendre cette décision dans les cas où les documents contiennent des informations sensibles les impliquant eux ou des membres de leurs familles.
Parfois, ces restrictions sont aussi d’ordre légal ou gouvernemental, auquel cas elles servent souvent à protéger la vie privée des personnes mentionnées dans les documents.
Des archives au cœur de controverses
Cependant, il est arrivé dans l’histoire récente que ces limitations d’accès deviennent sujettes à controverse. À en croire la journaliste Marie Zafimehy, c’est le cas de l’accès restreint aux documents relatifs à l’assassinat de l’ancien président étasunien, John Fitzgerald Kennedy. Elle cite par ailleurs le directeur du Centre politique de l’Université de Virginie, Larry Sabato, qui aurait affirmé que même si la majorité de ces archives est accessible depuis 2017, certains documents clés sont encore secrets.
Le Canada n’échappe pas non plus aux controverses archivistiques. Dave Seglins et Jeremy McDonald, tous deux journalistes à CBC, ont effectué un reportage en 2017 selon lequel plusieurs agences fédérales garderaient secrets des millions de documents qui, s’ils étaient empilés les uns sur les autres, formeraient une tour aussi haute que la Tour CN à Toronto.
Pour le patrimoine
C’est cependant dans un tout autre état d’esprit que la Loi de 2005 sur la Semaine de sensibilisation aux archives a été votée.
« En favorisant l’acquisition, la préservation et l’accessibilité de documents d’information traitant de tous les aspects de la société, les archives enrichissent le patrimoine de l’Ontario et protègent la mémoire collective et les droits de la population ontarienne. Les archives assurent un héritage collectif en préservant les preuves de pensées, de faits et d’actes du passé », est-il écrit dans le texte de la loi qui a consacré la semaine du premier lundi d’avril à la célébration des archives provinciales.
Ce texte législatif fait écho à la mission du Centre d’archives de la Grande Zone argileuse, où le personnel et les bénévoles ont encore plusieurs années de travail devant eux pour dépouiller et classer les documents que le centre a reçus notamment de l’Union des bûcherons et des employés des scieries du Nord ainsi que des bureaux de Radio-Canada à Sudbury, afin de les rendre disponibles à la consultation.