« Un enseignant sur cinq quitte la profession »
La FNCSF évoque des données récoltées par la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) sur les taux de rétention. « Un enseignant sur cinq quitte la profession après ses cinq premières années, selon le directeur général Roger Paul. Ça fait mal. » Ces chiffres reflèteraient une baisse d’intérêt pour la carrière et de la demande de formations.
La recherche actuelle serait inadéquate pour élaborer des solutions et Patrimoine canadien a pris les devants pour s’informer. Le ministère accordait en mars un appui à la FCE et à l’Université d’Ottawa, en partenariat avec l’Association canadienne d’éducation de langue française, pour une étude « sur la pénurie de personnel enseignant dans les écoles francophones en milieu minoritaire ».
Francopresse n’a pu joindre la FCE, mais selon un communiqué du CDEACF, « le financement permettra de mieux cerner les causes de la pénurie et de formuler des recommandations concrètes avec nos partenaires communautaires, a expliqué le président de la FCE, Mark Ramsankar. L’objectif est de trouver les mesures à mettre en œuvre afin d’atténuer, voire d’éliminer la pénurie. »
Le projet aurait déjà débuté et ses trouvailles devraient être publiées dans un an. Les chercheurs entendent collaborer avec les divers niveaux de gouvernement « qui interviennent dans la formation et la rétention du personnel enseignant et avec les organisations membres de la FCE ».
L’ACUFC joue un rôle critique dans le recrutement d’étudiants au Canada (pour les deux systèmes) et à l’étranger, dans la promotion des facultés d’éducation, mais aussi dans la valorisation de la profession, note Lynn Brouillette.
« Trois choix : enseignante, infirmière ou secrétaire »
« Ma mère a été enseignante, mais à son époque, il y avait trois professions : enseignante, infirmière ou secrétaire, rappelle Lynn Brouillette. Aujourd’hui, parmi toutes les possibilités, on a du travail à faire pour que cette carrière ressorte. »
La directrice générale reconnaît que le dossier engage plusieurs intervenants : « On va demander à Patrimoine canadien de faire des rencontres dans chacune des provinces avec tous les partenaires pour voir comment on peut trouver ensemble des solutions. Les provinces ont un rôle important à jouer et le ministère veut rencontrer le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada). »
À Patrimoine canadien, la porte-parole Natalie Huneault confirme. « Nous entrerons en discussion avec des partenaires possibles comme les provinces, les territoires et les intervenants en éducation pour l’allocation de ces ressources supplémentaires. Nous aurons l’occasion de dévoiler les détails du plan au cours de la prochaine année. »
La FNCSF est encouragée par la volonté exprimée par la ministre Mélanie Joly de consacrer la grande majorité des investissements du plan d’action dans les communautés. Selon Roger Paul, la Table nationale réunie en avril a manifesté sa volonté de jouer un rôle clé dans cette initiative.
« On s’est dit qu’il faut trouver des façons innovantes de faire les choses. Si tout cet argent-là (les 62,6 millions) s’en va vers les ministères de l’Éducation, peut-être que la particularité du français langue première devrait être prise en charge par les conseils scolaires francophones. Ils sont les mieux placés pour connaître les besoins et pour trouver des solutions. »
Lors de la rencontre prochaine avec le ministère, la FNCSF sera accompagnée par la FCFA du Canada. « On va voir si on peut convaincre nos collègues de Patrimoine canadien que c’est peut-être le temps de nous impliquer directement dans ces montants supplémentaires. »