« J’ai appris à ne pas avoir peur du vide parce que l’espace négatif a autant de choses à dire que le dessin en tant que tel », a expliqué Elsie Suréna, qui a attribué son manque d’angoisse de la page blanche à son apprentissage du dessin.
L’expérience a été tout autre pour Laurent Vaillancourt, dont les dessins publiés dans le journal Le Nord dans les années 70, ont été compilés dans une bande dessinée, The Adventures of Didés. « Trouver le bon trait, le bon dessin, c’est comme trouver le bon mot », a-t-il confié, ajoutant que cela peut s’avérer difficile quand il y a un délai court de publication à respecter.
Marlène Bélanger, auteure de la biographie autorisée de Suzette Hébert-Downey, Fragments de Temps, ainsi que Marie-Paule Payeur-Gosselin, qui a retracé l’histoire d’une famille décimée dans le livre Des défricheurs parmi tant d’autres… mes parents, ont reconnu ne pas avoir expérimenté le syndrome de la page blanche puisque leurs deux livres étaient des commandes. Leurs difficultés étaient d’un autre ordre.
Marie-Paule Payeur-Gosselin a trouvé le processus difficile, elle qui a rédigé son manuscrit à la main. « Je n’avais aucune instruction. Je ne suis pas allée à l’école longtemps », a-t-elle exprimé, ce à quoi Jacques Poirier a répondu : « C’est peut-être pour ça que vous avez écrit un bon livre. »
En ce qui concerne Marlène Bélanger, l’un des défis a été d’arriver à écrire la biographie d’une artiste déterminée mais discrète, en marge d’un travail à temps plein.
Hélène Koscielniak a admis qu’elle vit maintenant l’angoisse de la page blanche, qui a en écrivant son sixième roman, qui porte sur la génération sandwich, définie par Statistique Canada comme celle prise « entre les contraintes souvent conflictuelles des soins à prodiguer aux enfants et aux personnes âgées ».
La rédaction des textes techniques d’Expressions et créations en fibre d’art, l’ouvrage technique et artistique de Denise Dufour et Réjeanne D’Amours, n’a pas causé de souci à Mme D’Amours. C’est la préface qu’elle a trouvé problématique. « Là, elle était blanche la page! »
La Journée mondiale du livre et du droit d’auteur a été proclamée en octobre 1995 par l’UNESCO, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Cette année, pour la 22e édition de la journée, l’acteur et écrivain québécois Patrick Drolet s’est dit inspiré par les mots du poète polonais Adam Bernard Mickiewicz pour accepter de devenir le porte-parole francophone de l’événement à l’échelle du pays.
« Les livres n’ont jamais capitulé devant les lecteurs. Les écrits nous ont rassurés. Les lectures nous ont accompagnés. Maintenant, c’est à nous de faire subsister un livre, un recueil, un roman, une parole, un sentiment, une odyssée, un appétit », est-il écrit sur la page Internet de M. Drolet.