En participant à ce concours placé sous l’égide notamment du Gouvernement du Québec, de la Ville de Sherbrooke, de Téléfilm Canada et de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), ils avaient ainsi la chance de gagner plusieurs prix, de recevoir une formation-conseil exclusive de la part de l’Inis, de voir leur production être diffusée par la chaîne Unis TV, de participer à plusieurs festivals et surtout de raconter avec passion leur coin de pays.
Et dans la catégorie Prix du meilleur documentaire, le prix est remis à… Justin Beaulieu de la Colombie-Britannique pour son film Champ de bataille ! En 8 minutes, ce grand gagnant raconte son histoire d’amour-haine avec la vallée de l’Okanagan, là où la jeunesse se rassemble pour les récoltes de fruits. « C’est le premier documentaire sérieux que je fais », raconte le lauréat, qui, comme les autres participants, a pu bénéficier d’une subvention de 1000 $ pour la réalisation de son film.
S’il a trouvé l’expérience exigeante, « c’est un défi de faire un film en si peu de temps » — un mois maximum pour la réalisation des documentaires -, Justin en ressort avec l’idée de poursuivre dans le documentaire. « J’ai suffisamment de matière pour produire un long métrage sur le même sujet. »
Un cinéma utilitaire
L’édition 2017 de la Course des régions pancanadienne a été l’occasion pour l’ex-journaliste de l’Aquilon dans les Territoires du Nord-Ouest, Sandra Inniss, de se positionner face à sa nouvelle terre d’adoption.
Avec Alliés, avec les mots de Dëneze Nakehk’o, un membre de la nation Dene, des images aériennes fabuleuses et la musique de Quantum Tangle, la cinéaste se penche sur la question autochtone « qu’on ne comprend pas vraiment au Sud », sur l’importance de cesser d’avoir un regard colonisateur. Bien qu’ayant travaillé depuis son arrivée à Yellowknife avec la communauté francophone, la jeune cinéaste affirme que c’est bien beau le fait français, « mais il ne faut pas se séparer du territoire où l’on est ».
Avec ce premier film qui lui a donné la piqûre du documentaire, elle rend ainsi hommage « à la terre où je suis reçue. Mettre mon travail à l’écran me fait peur, mais surtout, me rend vivante. »
On regrettera cependant que les films en compétition de la Course ne soient diffusés qu’en octobre 2018 à UNIS TV. Mais comme le mentionne Philippe-Simon Bellavance, responsable des communications, histoire d’aiguiser la curiosité, « c’est pour permettre aux films des participants d’être vus dans de nombreux festivals. » Avis aux cinéphiles.