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le Mardi 26 septembre 2017 20:00 Actualité

60 personnes devant la Commission sur la représentation effective en Clare

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Les  membres de la Commission, de gauche à droite : Sharon Davis-Murdoch, Kenneth Deveau et Douglas J. Keefe, lors de la visite à Saulnierville. — (Photo : Richard Landry)
Les membres de la Commission, de gauche à droite : Sharon Davis-Murdoch, Kenneth Deveau et Douglas J. Keefe, lors de la visite à Saulnierville.
(Photo : Richard Landry)
Le gouvernement provincial a mis sur pied une commission indépendante pour consulter les communautés acadiennes et afro-néo-écossaises afin de déterminer ce que pourrait signifier la représentation électorale effective à ce gouvernement. La Commission était présente lors d’une rencontre publique au Centre des anciens combattants à Saulnierville le mardi 12 septembre en soirée.
60 personnes devant la Commission sur la représentation effective en Clare
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Soixante personnes étaient présentes pour partager et écouter les commentaires formulés à la Commission, composée de Douglas Keefe, président, et de Susan Davis‑Murdoch (Afro-Néo-Écossaise) et de Kenneth Deveau (Acadien).

Les tribunaux avaient déterminé que le droit de vote dont il est question dans l’article 3 de la Charte canadienne des droits et libertés est un droit à la représentation électorale effective, soit le droit d’être entendu et de participer aux affaires publiques. La Commission est chargée de fournir des conseils sur des moyens pratiques d’appliquer ce principe en Nouvelle-Écosse.

Bien que la délimitation des circonscriptions électorales (suite aux modifications du gouvernement Dexter qui a éliminé les circonscriptions acadiennes de Clare, Argyle et Richmond) fasse partie des discussions de la Commission, une autre commission sur la délimitation des circonscriptions électorales sera mise sur pied au début 2018.

Le mandat de la Commission sur la représentation effective est plus large. Son travail consiste à fournir des conseils sur la manière d’améliorer l’efficacité de la représentation des Acadiens et des Afro‑Néo-Écossais au gouvernement provincial.

La rencontre publique à Saulnierville était la deuxième de toute une série de rencontres qui se tiendront dans les communautés acadiennes et afro-néo-écossaises de la province. Kenneth Deveau a présidé cette rencontre qui a eu lieu en français avec traduction simultanée. « On veut parler du gouvernement à divers niveaux, a dit Kenneth Deveau. Nous sommes une commission indépendante; le rapport ne nous sera donc pas retourné après avoir été déposé ». Le rapport de la Commission doit être soumis au gouvernement le 31 octobre prochain.

La première présentation à la Commission était celle de la Fédération acadienne de la Nouvelle‑Écosse (FANE). La directrice générale, Marie-Claude Rioux, a résumé le mémoire de dix pages soumis à la Commission. Stéphane Cyr, directeur général de la municipalité de Clare, s’est adressé à son tour à la Commission.

La Commission a ensuite invité les individus présents à s’exprimer. Odette Comeau, ancienne employée de la municipalité, a noté que chaque fois qu’on produit un document pour la province, on le fait deux fois puisqu’il doit être soumis en français et en anglais. Elle déplore ce fait.

Chris Mazzeroll, entrepreneur, a demandé à la Commission si elle connaît des juridictions qui serviraient d’exemple. On lui a répondu qu’il y a eu une recherche effectuée et des cas semblables sont à l’étude. Chris souligne que ce qu’il a à dire, il voudrait le dire au gouvernement directement et non à une tierce partie comme la Commission.

Yalla Sangaré, professeur à l’Université Sainte-Anne, estime qu’il est bien plus pratique de s’adresser au député local en français comme c’est la pratique, aussi à d’autres niveaux comme auprès des sous-ministres, juges, syndicats, francophones, etc., là où ça compte. « C’est plus facile qu’en anglais. On veut être servi dans d’autres centres de pouvoir. Il faut voir au dossier économique. La population diminue parce qu’il n’y a pas d’opportunités ici dans la région et elle va continuer de diminuer. C’est pour cela qu’on perd la circonscription », selon lui.

Mary-Ann Gauvin, présidente de la Société acadienne de Clare, a souligné que la SAC appuie fortement la demande de la FANE. Caroline AuCoin, directrice de la radio communautaire CIFA, déplore que la Commission n’ait pas annoncé son arrivée dans la région. « La représentation effective commence par une communication effective, d’après elle. Il y a un gros manque au gouvernement de la Nouvelle-Écosse quant aux communications en français. »

André Belliveau a demandé si les gens de l’extérieur de Clare peuvent comprendre les besoins de la région. Il estime qu’un député de Clare comprendra mieux les besoins des gens dans leur langue. Jean Melanson, ancien préfet de la municipalité, a, pour sa part, souligné que la région a perdu le bureau du registre des actes à Weymouth et la capacité de parler en français au député, entre autres.

Guy Belliveau estime qu’après 400 ans de luttes, on devient fatigué de revendiquer ses droits. « On est revenu discuter de quoi qu’on ne devrait pas avoir à discuter », selon lui. Ghislaine LeBlanc en est fatiguée aussi. Il y a eu des guerres pour avoir les écoles de langue française. Et encore une fois, on s’est fait enlever la circonscription acadienne. Ça prend beaucoup d’émotions pour passer à travers. Elle ne veut pas être ici dans vingt ans pour revendiquer les mêmes droits.

Le professeur Clint Bruce a lancé le défi aux gens présents d’inviter des amis à se présenter quand il y a de telles discussions.