Après avoir vécu aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, Sylvain-Henri Simard quitte récemment l’école Les Trois-Soleils à Iqaluit pour s’établir à Whitehorse au Yukon, pour un poste à temps partiel en enseignement à l’école de langue française Émilie Tremblay. Un poste à temps partiel qui lui permettra aussi de se consacrer à son projet Monde à part.
« L’année passée, je me suis commis à accepter un poste d’enseignant à temps plein, si bien que mon projet Monde à part, il a fallu que je le mette sur la glace. […] Je ne pouvais pas faire les deux en même temps », relate Sylvain-Henri Simard.
Habitué d’utiliser la réalité des jeunes et ce qui les passionne pour entrer en contact avec eux, il raconte : « Tu ne vas pas parler du fleuve Saint-Laurent, tu ne vas pas parler de quelque chose qui est extérieur à eux, tu vas prendre des choses qui font partie de leur réalité. Il y a des ours polaires, des huskies… tu n’as pas besoin d’expliquer à un gamin qui grandit dans le Nord c’est quoi un husky, ça s’inscrit dans leur corps, tu les vois bouger comme des huskies, c’est sûr et certain que ça prend une toune de husky. »
Maintenant à fond sur ce troisième tome, Sylvain-Henri Simard annonce qu’il visera davantage un auditoire adolescent, jeune adulte, comparativement aux deux autres tomes qui visaient les plus jeunes.
Le Nord ne fera que se développer de plus en plus dans les années à venir, selon lui : « C’est une réalité tellement actuelle chez les jeunes, on le sait, on voit le monde, ils vont de plus en plus vers le Nord… Je me suis inspiré de ça pour faire un genre de conte post-apocalyptique pour emmener les jeunes à développer un peu la pensée critique face à de grands enjeux auxquels ils vont devoir composer dans un avenir assez rapproché, autant par rapport aux changements climatiques, la raréfaction des ressources et tout ça. » Ce qu’il aborde dans un conte sonore guidé par une intelligence artificielle à l’an 2227.
En mode jeu vidéo
Une fresque sonore qui éventuellement pourra être transposée sous forme de jeu vidéo. Par ailleurs, ce projet a été développé avec un « paquet de tripeux qui sont vraiment sur les grosses sphères de jeux vidéo à Montréal », de dire Sylvain-Henri Simard.
La fresque sonore comprendra 26 titres, dans laquelle deux chansons seront interprétées par Sylvain-Henri Simard et sa copine Caroline Robitaille. L’intelligence artificielle, interprétée par l’actrice québécoise Nathalie Coupal, raconte comment l’humanité en est arrivée ainsi, à un monde dominé par des robots et des humains qui se réfugient dans le pôle Sud et dans le pôle Nord pour survivre. « Ça met l’humain face à son propre destin, son propre sort. On a été un peu victime de notre propre intelligence », de dire l’instigateur de Monde à part.
Projet de duo
En parallèle, Sylvain-Henri Simard travaille aussi au projet folk rock Skidoo en duo avec sa partenaire Caroline Robitaille. « On a fait de belles présentations au Nunavut et on compte bien relancer ça ici, au Yukon ». Une musique qui se voyage bien, qui s’amène bien sur la route, qu’on peut amener dans son sac à dos.