le Samedi 7 juin 2025
le Jeudi 8 juin 2017 20:00 Actualité

42e Assemblée annuelle : Quelle présidence pour une FCFA plus influente ?

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
Le candidat Jean Johnson (à gauche) participait à un panel de la FCFA en 2015. « Il ne faut pas avoir peur du changement, mais plutôt le courage et l’audace de nous engager ensemble dans une transformation. »  — (Photo : FCFA/Brazeau)
Le candidat Jean Johnson (à gauche) participait à un panel de la FCFA en 2015. « Il ne faut pas avoir peur du changement, mais plutôt le courage et l’audace de nous engager ensemble dans une transformation. »
(Photo : FCFA/Brazeau)
Écartés lors du récent choix de commissaire aux langues officielles, les Acadiens ont songé à la présidence de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada pour se tailler une place au national. Mais personne ne s’est lancé pour affronter les candidats de l’Ouest en lice pour l’élection du 10 juin : la présidente sortante Sylviane Lanthier, briguant un 2e mandat, et l’ex-président de l’Association canadienne-française de l’Alberta, Jean Johnson.
42e Assemblée annuelle : Quelle présidence pour une FCFA plus influente ?
00:00 00:00

La présidence de l’organisme a historiquement échappé aux provinces et territoires en périphérie pour se concentrer ainsi depuis 25 ans : trois fois du Nouveau-Brunswick, deux de l’Ontario et du Manitoba, une pour la Saskatchewan et l’Alberta.

Des échanges informels ont eu lieu dans l’Atlantique, explique le président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, Kevin Arseneau. « On s’est demandé pourquoi personne ne s’est présenté. »

L’intérêt pour cette élection s’est manifesté au début de la crise qui a suivi la récente nomination de l’Ontarienne Madeleine Meilleur au poste de commissaire, appuyée au départ par la FCFA et la francophonie de l’Ontario mais rejetée en Acadie.

L’insatisfaction vise-t-elle l’organisme ou la présidente ? « Un peu des deux, précise Kevin Arseneau. Les tensions ne viennent pas toutes de la même place. Ce n’est pas facile de travailler à plusieurs organismes. La FCFA veut se repositionner et un changement peut emmener un vent nouveau. »

Fin mai, Jean Johnson a quitté la présidence de l’ACFA après plusieurs mandats totalisant dix ans pour mener sa campagne nationale. Le natif de Rivière-la-Paix offre ses talents de relationniste qui auraient permis d’amorcer la création d’une politique albertaine de services en français.

Éducateur de formation, le candidat entend prioriser l’éducation en milieu minoritaire et la modernisation du régime des langues officielles. Son programme vise d’abord un repositionnement.

« Je ressens un détachement des membres dû entre autres aux travaux que nous entamons ensemble mais qui ne semblent pas nous interpeler, écrit-il dans son texte de présentation. Il est temps de repenser qui nous sommes, pourquoi nous sommes engagés et comment nous pouvons nous donner une plus grande capacité d’influence. »

Sylviane Lanthier est la candidate de la continuité, après avoir siégé au conseil d’administration pendant dix ans. L’ex-journaliste est depuis 2015 au centre des revendications sur la modernisation du régime des langues officielles, le renouvèlement du plan d’action fédéral et le retour du Programme de contestation judiciaire.

Mais la controverse entourant la nomination de Madeleine Meilleur aux langues officielles a changé le ton. Les membres ont insisté pour que l’organisme demande des comptes au premier ministre.

« La FCFA ne stagne pas, mais je n’aime pas (l’expression) qu’elle se radicalise, avance la Manitobaine. La francophonie change et on en veut du changement pour transformer nos communautés. On a un nouveau directeur général (Alain Dupuis) qui apporte du sang neuf et une nouvelle génération.

« On a un grand réseau sur le plan géographique et diverses façons de voir les identités. Je veux pour la FCFA une place de dialogue où on peut parler franchement et trouver une voix commune. »

Sur la revendication, Sylviane Lanthier estime que la FCFA « est pas pire, mais on doit offrir plus d’expertise en positionnement, démarchage politique et relations gouvernementales. »

Le choix de la présidence sera fait par l’Assemblée représentant sept organismes nationaux sectoriels et 12 organismes porte-parole des provinces et territoires.