Dans le cadre du 150e anniversaire de la Confédération canadienne, la Fédération des aînés francophones de l’Alberta (FAFA) relance le projet Je me raconte. Comme l’explique Alizé Cook, il s’agit « d’inciter les gens à se raconter par le moyen d’ateliers d’écriture donnés par M. Éloi DeGrâce ».
Le fil conducteur, c’est le partage de l’arrivée des gens en Alberta dans un contexte de mixité sociale. Ce printemps, des ateliers ont été donnés à Calgary et St-Isidore. Toute la province sera parcourue d’ici l’automne 2017. Mais ce n’est pas tout. La coordonnatrice de projets au sein de l’association franco-albertaine explique que la FAFA a organisé, spécialement pour ceux qui angoissent face à la page blanche, les Musées spontanés. Au lieu d’écrire, « on demande aux gens d’apporter un objet qui rappelle leur arrivée. » Lors de différents événements, ils ont ainsi la joie d’expliquer aux amoureux de la tradition orale leur installation en Alberta.
La FAFA bénéficie pour ce type de projets du soutien du gouvernement canadien dans le cadre de financement des communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM).
Au pays d’Antonine Maillet, il faut aller du côté de l’Université de Moncton et de son Centre d’études acadiennes Anselme-Chiasson (CEAAC) pour retrouver près de 1400 collections audio et manuscrites en provenance de tous les coins de l’Acadie. On peut y lire, voir et entendre des témoignages touchant l’histoire orale, la langue, les contes, les légendes, les chansons, les croyances populaires des Acadiens et des Acadiennes à travers les époques.
Du côté de chez Ti-Jean
En Ontario, la mémoire plus académique des Franco-Ontariens est précieusement gardée aux archives de l’Université d’Ottawa (UO). Plusieurs fonds y sont déposés. Outre divers documents sur le bilinguisme, les archives de nombreux professeurs et chercheurs de l’université fondée par les Pères Oblats, les dossiers de l’École normale de l’UO, on retrouve aussi aux Archives, comme l’indique Michel Prévost, l’archiviste en chef de l’université, « la première revue littéraire étudiante de la langue française qui date de 1900 » ainsi que « le journal étudiant La Rotonde, qui est publié depuis 1932 ».[AJ1]
Par contre, c’est au Centre franco-ontarien de folklore (CFOF) que tout ce qui touche le patrimoine oral est conservé, mais aussi accessible. Plus de 3500 enregistrements sont disponibles pour tous ceux et celles qui se passionnent pour les contes, les légendes, les histoires de bûcherons Son directeur Patrick Breton insiste pour dire que certains documents comme Les mémoires de la route 11 peuvent être disponibles en ligne. Ce répertoire de la tradition orale franco-ontarienne se décline également sous forme de diverses capsules vidéo.
Mais ce n’est pas tout, pour ne pas que le célèbre Ti-Jean des contes répertoriés par le Père Germain Lemieux tombe dans l’oubli, le CFOF élabore diverses collaborations comme avec le département d’études folkloriques de l’Université de Sudbury ou l’Université Laval. Patrick Breton mentionne également que le CFOF s’est associé avec les Musées du Grand Sudbury dans le cadre de l’exposition La vie paysanne à Rayside-Balfour. Enfin, Excusez-la !, une exposition sur le thème de la chanson est en préparation avec le Musée de la mémoire vivante de St-Jean-Port-Joli.