L’évènement aura exceptionnellement lieu quatre ans, plutôt que trois, après la 7e édition.
Le directeur général des JeuxFC de Victoria, Casey Edmunds, ne cache pas sa déception. «Il restait moins de trois mois avant les Jeux, mais la ligne d’arrivée vient de se déplacer pas mal plus loin! C’est certain que notre motivation est affectée, on va devoir prendre le temps de faire notre deuil de ce qu’on avait prévu pour l’été 2020», expose-t-il.
L’équipe d’une dizaine de personnes a été remerciée, mais le directeur général a bon espoir de pouvoir à nouveau réunir le personnel cet été en vue d’établir une stratégie pour 2021. «Le plus gros impact du report, c’est le personnel. On a fait du télétravail pendant quelques semaines vu que c’était une période d’incertitudes, mais on a dû les congédier. Heureusement, nos bailleurs de fonds et nos partenaires se sont montrés très compréhensifs», souligne-t-il.
Le directeur général espère que l’organisme pourra bénéficier des mesures annoncées par le gouvernement fédéral, comme des réductions d’impôts ou des subventions salariales.

Impossible d’exclure une annulation complète
Casey Edmunds estime qu’il faudra 200 000 $ de plus à l’organisation pour pouvoir mettre sur pied les JeuxFC de 2021. Avec un budget révisé de 1,65 million $ avant la pandémie, le montant ne dépassera toujours pas le seuil maximal de 2 millions $ instauré par la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), organisme partenaire du projet.
Notre but, c’est vraiment de faire en sorte qu’il y ait le moins d’impacts possible sur l’évènement. Si jamais les Jeux devaient être annulés, ce serait différent, mais tant qu’on peut les reporter nos bailleurs de fonds nous assurent qu’ils seront flexibles à transférer les fonds à 2021
Car si les nouvelles dates ont été annoncées, le directeur souligne que personne ne sait vraiment combien de temps durera la pandémie. «Il y a toujours un risque qu’on doive annuler, on ne connait pas les retombées que ça aura sur les gros évènements. Est-ce qu’on pourra faire dormir 15 jeunes dans une classe? Est-ce qu’on devra effectuer des tests de santé? Un an, ça peut sembler loin, mais c’est difficile à dire.»
La bonne décision
Sur les réseaux sociaux, les réactions sont somme toute positives. «Ce n’est que partie remise», «super bonne décision», «j’y serai!» peut-on lire dans les commentaires de l’annonce.
«Les jeunes ne nous ont pas contactés directement, mais les réponses qui nous proviennent du terrain confirment que c’était évident qu’on devait reporter les Jeux. On est fiers de conserver les mêmes partenaires, par exemple pour la nourriture et l’hébergement», assure Casey Edmunds.
Au niveau du financement, il restait à amasser 200 000 $ grâce à des collectes de fonds et des partenariats qui devront tout de même être récoltés pour 2021. «Ça pourrait être difficile, parce que les entreprises sont très sollicitées en raison de la pandémie. On espère qu’on pourra s’insérer là-dedans», anticipe le directeur général.
Quant aux quelque 600 bénévoles nécessaires et aux quelque 1200 jeunes participants, une partie du travail sera peut-être à recommencer. «On avait déjà 300 bénévoles inscrits, dont 100 qui travaillaient déjà sur diverses composantes des Jeux. Il faudra les recontacter pour voir s’ils acceptent toujours d’être bénévoles en 2021.»

Un momentum à recréer
L’évènement étant destiné aux jeunes francophones de 14 à 18 ans, des inquiétudes ont été soulevées quant aux jeunes qui auront dépassé l’âge maximal l’an prochain.
«On n’a pas encore pris de décision par rapport à ça, mais c’est sur notre radar! On va attendre les synopsis des recruteurs pour voir combien de jeunes sont vraiment affectés. Parfois aussi ils ont fini leurs études, donc ça se pourrait qu’ils soient rendus ailleurs, mais c’est des discussions qu’on aura», assure Casey Edmunds.
En collaboration avec la FJCF, il prévoit présenter, au mois d’aout, un plan de relance pour l’édition 2021. «Il va falloir qu’on soit créatifs. On va avoir un momentum à recréer, ça va demander beaucoup d’énergie. On va essayer d’impliquer davantage nos partenaires, comme la Société francophone de Victoria, et j’ai espoir que cet été on pourra peut-être réunir une partie de l’équipe.»
La programmation, qui prévoit plus de 70 épreuves dans 13 disciplines, devrait rester sensiblement la même. Les volets des arts, du leadeurship et des sports demeureront les mêmes. Si le défi de reporter l’évènement est de taille, ce pourrait aussi être une occasion pour la 8e édition des Jeux de la francophonie canadienne de passer à l’Histoire.