Il est loin le temps où les deux aéroports provinciaux voyaient défiler plus de 3 000 passagers par jour. Ils sont désormais seulement une cinquantaine à arpenter chaque jour les terminaux dont le silence troublant traduit le malêtre de toute une industrie. Le coup porté est d’autant plus dur que les premiers mois de l’année sont les plus fastes avec les vols internationaux saisonniers vers les destinations du Sud, à l’instar du Mexique et des États-Unis.
Si les compagnies aériennes sont les premières touchées par cette chute brutale de la fréquentation, les acteurs sont nombreux à en subir les conséquences indirectes : aéroports, sureté du transport aérien, services au sol, restauration, ravitaillement en carburant, services de transports et navettes, sociétés de maintenance, etc. Tous ont été contraints de mettre en place des stratégies de réduction des couts. Et quand le travail s’amoindrit, la masse salariale devient la première variable d’ajustement.

Du chômage temporaire…
Adrienne Duke est une agente de piste saisonnière à l’aéroport de Regina. Elle travaillait pour Strategic Aviation, un sous-traitant pour Sunwing Airlines, dont les vols au départ de Regina sont tous internationaux. Lorsque les frontières ont été fermées, la compagnie aérienne a dû mettre «fin à la saison d’affrètement six semaines plus tôt que d’habitude», explique-t-elle. Pire, cette femme d’expérience était promise à une mission à l’aéroport de Vancouver pour l’été, mais là encore «un travail supplémentaire n’était plus une option».
Avec la baisse du trafic aérien, les demandes de ravitaillement en carburant sont également devenues sporadiques. Chase Angus était un nouvel employé du ravitailleur Executive Flight Centre, implanté en Saskatchewan en novembre 2019 et reprenant les activités de Shell à l’aéroport de Regina. «Il y avait un ralentissement du nombre de passagers ainsi que des avions privés. […] Finalement, moi et environ vingt collègues avons perdu notre emploi», déplore-t-il.
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