À cela s’ajoute un manque flagrant de données concernant des segments plus vulnérables comme les nouveaux arrivants, les aînés LGBTQ et ceux vivant des défis socio-économiques. Face à cette situation, la FARFO a entrepris des démarches qui lui permettraient de jouer un rôle accru de leadership. Le directeur général de la FARFO, Gilles Fontaine, explique que des pourparlers sont en cours pour obtenir un financement récurrent.
«Cela se fera dans le cadre de l’Entente Canada-Ontario, en partenariat avec le ministère des Services aux aînés et de l’Accessibilité, le ministère des Affaires francophones et le ministère du Procureur général, dans l’espoir de garantir un soutien annuel de 250 000 $.» Ce dernier est de la partie en raison de ses programmes et services pour les victimes d’actes criminels, qui sont souvent des aînés.
Rappelons que, lors du dépôt du livre blanc, le ministre des Services aux aînés, Raymond Cho, avait insisté sur la nécessité d’avoir l’appui du ministère des Affaires francophones et de sa titulaire, Caroline Mulroney. «Cela est largement acquis, de souligner Gilles Fontaine. Nous travaillons en étroite collaboration avec plusieurs intervenants politiques.»
Selon le directeur général de la FARFO, une des premières recommandations du livre blanc devrait être mise en œuvre d’ici quelques semaines, à savoir la création d’un Comité provincial francophone de surveillance sur le vieillissement. Il sera composé de membres de l’AFO, de la FARFO et d’autres parties prenantes spécialisées dans des domaines liés au vieillissement.
S’inspirer des modèles actuels
Le Livre blanc sur le vieillissement des francophones en Ontario est paru juste comme les Centres d’Accueil Héritage (CAH), au service des aînés francophones du Grand Toronto, terminaient un exercice de révision de leur mission. Selon la directrice générale, Barbara Ceccarelli, «le ton et les recommandations du livre blanc valident carrément ce que nous faisons chez nous. Les CAH voient le vieillissement non pas comme un poids ou un problème, mais plutôt comme une occasion de qualité de vie et de participation active à la vie communautaire.»
Mme Ceccarelli accorde une importance particulière à la recommandation qui vise à accroître l’offre de soins de longue durée en français ou adaptée aux francophones. «Il faut une approche globale qui inclut non seulement les soins, mais des services de jour, des programmes pour les aidants naturels et des services de santé en français, bien entendu, le tout dans un environnement favorable aux familles touchées.»
Rappelons qu’une hausse marquée du nombre de lits de soins de longue durée désignés pour les francophones figure parmi les recommandations que l’Assemblée de la Francophonie de l’Ontario a formulées en marge des récentes consultations prébudgétaires de la province. De toute évidence, le Livre blanc sur le vieillissement des francophones en Ontario a déjà un impact.