«Depuis les trente dernières années, la perte de la superficie de la glace à la fin de l’été est équivalente à la superficie du Manitoba et du Québec réunis. L’année 2012 marque la plus faible étendue de glace enregistrée au cours des quatre dernières décennies, suivie de l’année 2019», explique Christine Michel, chercheuse à Pêches et Océans Canada, basée à Winnipeg. Cette dernière a dirigé la section du rapport concernant la glace de mer, une composante importante pour les espèces arctiques, mais aussi pour les communautés nordiques.
L’Arctique canadien, d’une superficie de quatre-millions de kilomètres carrés, représente 41 % de la superficie terrestre du pays, où vivent plus de 70 000 personnes, majoritairement des Inuits. Pour comprendre cette vaste région et dresser l’état de ses écosystèmes, le rapport technique s’est basé sur les études de Pêches et Océans Canada et d’Environnement et Changement climatique Canada, sur des experts externes, mais aussi sur les connaissances traditionnelles des Inuits.
Des connaissances complémentaires
D’après Christine Michel, connaissances scientifiques et inuites sont complémentaires : «On travaille main dans la main. Ce ne sont pas des connaissances qui s’opposent. Au contraire, les Inuits apportent une perspective plus locale de l’Arctique de par leur mode de vie très lié à l’environnement. Ils ont un rôle important à jouer dans la surveillance des écosystèmes.»
Le déplacement et les activités de chasse et de pêche des Inuits dépendent de l’état de la glace de mer. Tout changement de l’habitat est rapidement identifié par les communautés. Selon la scientifique, ces efforts de cogestion et de collaboration pour collecter des données en Arctique permettent d’améliorer les programmes de surveillance de la région.
