Louis-Philippe Roy se dresse au bord de l’océan Arctique, à l’extrême nord du Yukon, plus précisément sur la côte de Qikiqtaruk ou l’île Herschel. Là où certains ne voient qu’une étendue de glace et de neige, lui sait que le sol situé en dessous de lui est instable et qu’il dégèle à une vitesse préoccupante.
Chercheur en pergélisol au Northern Climate ExChange du Collège du Yukon, Louis-Philippe Roy étudie les sols gelés depuis 2012. Il a acquis une grande expérience dans les méthodes de recherche sur terrains complexes, notamment par climat froid. Son expertise se situe tout particulièrement sur les méthodes de forage de pergélisol pour l’échantillonnage.
Âgé de 30 ans, il a déjà à son actif des expéditions effectuées en Alaska, au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon. Originaire de Montréal, il a élu domicile à Whitehorse à la suite d’une visite estivale avec sa compagne. Comme beaucoup de Yukonnais, les grandes étendues et les occasions de profiter du plein air ont charmé le jeune couple qui a décidé de s’installer ici. «Je venais de terminer une maîtrise en paléogéomorphologie et palynologie», explique-t-il.
Récemment, il a fait partie du projet Nunataryuk. Il s’agissait de l’étape d’échantillonnage d’un projet quinquennal visant à déterminer les effets du dégel du pergélisol côtier et sous-marin sur le climat mondial.
Le projet Nunataryuk
Louis-Philippe Roy et les autres membres de l’équipe ont passé plusieurs semaines à rassembler des échantillons de sol, de flore, de faune et de pergélisol dans l’écosystème côtier vulnérable de l’île Herschel. Un peu plus d’une demi-tonne d’équipement et d’engins de chantier ont été expédiés un mois avant l’arrivée de l’équipe et ont parcouru l’océan Atlantique depuis Potsdam (Allemagne) jusqu’à Inuvik (Territoires du Nord-Ouest), en passant par la route Dempster au Yukon.
Même si le lieu de l’étude paraît extrêmement isolé, selon le chercheur yukonnais, il s’agissait pourtant d’un site relativement accessible. «Nous avons la chance d’avoir la route qui monte jusque dans le Grand Nord. Ce n’est pas partout le cas dans les études qui concernent l’Arctique», explique-t-il.
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