Le 6 novembre, l’Acadie Nouvelle révélait en exclusivité que les présidents des deux organismes voulaient se rencontrer « le plus tôt possible » pour « bâtir des ponts ».
Après avoir appris que la présidente de l’ARANB, Sharon Buchanan, souhaitait le rencontrer, le président de la SANB a déclaré qu’il était grand temps d’ouvrir les voies de communication entre les deux communautés linguistiques de la province, et que « les francophones et anglophones auraient […] tout intérêt à pousser dans la même direction sur plusieurs dossiers ».
Il souhaitait la rencontrer « le plus tôt possible », faisant écho à l’engouement de la présidente de l’ARANB.
Trois semaines plus tard, les priorités semblent avoir changé. Joey Couturier dit toujours être « ouvert à une rencontre », mais dose ses propos, indiquant qu’il aurait donné la même réponse à tous les organismes qui auraient bien voulu le rencontrer.
« Ce n’est pas dans nos priorités à la SANB, mais c’est sûr que s’ils veulent nous rencontrer, alors on va tenter d’arranger un rendez-vous. Quand est-ce que ce sera possible ? C’est difficile à dire. »
Les réactions ont fusé de toutes parts à l’annonce dans nos pages de la rencontre possible entre l’ARANB et la SANB, sur la toile, comme sur le plancher des vaches. L’éditorialiste du journal, François Gravel, a d’ailleurs qualifié de « bizarre » l’idée d’organiser une rencontre au sommet entre les deux organismes, dans un éditorial publié le 16 novembre. D’autres se sont demandé pourquoi la SANB voulait donner une légitimité à un organisme qui prône l’abolition du Commissariat aux langues officielles de la province.
Selon au moins deux sources, il y aurait également eu un certain mécontentement dans les coulisses de la SANB, comme quoi le président aurait engagé l’organisme sur une voie qui ne faisait pas l’unanimité.
Questionné sur ces réactions à l’intérieur même de la SANB, Joey Couturier tient à dire qu’il « n’y a pas eu de mécontentement, mais du questionnement » et que rien de tout cela n’est venu influencer sa démarche. Il ajoute que plusieurs personnes l’ont félicité de faire preuve d’ouverture à la discussion et encouragé à poursuivre dans cette veine.
Toutefois, d’autres dossiers — plus pressants — nécessitent toute son attention, dit-il.
« On a le livre blanc sur l’immigration, la privatisation dans le système de santé avec Medavie, et puis aussi toutes nos communications avec Patrimoine canadien au sujet de l’enveloppe. Nous sommes occupés. »
La SANB tente aussi d’implanter une nouvelle formule dans multiples villes et villages de la province pour rassembler les membres et leur permettre de s’impliquer directement. Le Groupe action projet (GAP) viendrait ainsi remplacer le vide laissé par l’abolition des sections locales.
« Des gens de toutes les sphères pourront répondre à des problématiques provinciales, régionales, de titre économique ou linguistique », explique Joey Couturier.
Somme toute, le président souhaite attendre l’invitation de l’ARANB, qui se ferait toujours attendre. La SANB n’a pas l’intention de faire les premiers pas pour les rencontrer.
« Comme on n’a pas de date de prévue, c’est difficile de dire quand on pourrait se rencontrer, mais si eux veulent nous rencontrer, on va attendre leur lettre. »
Un courriel, mais pas de réponse, dit l’ARANB
Sharon Buchanan trouve étrange que Joey Couturier indique n’avoir reçu aucun message de sa part. Elle affirme avoir pourtant avoir rempli un formulaire de contact sur le site de la SANB le 6 novembre (http://sanb.ca/contact/).
« Je me suis présenté et je leur ai dit que je voulais les rencontrer. Je leur ai mentionné que les tensions entre nos communautés nous nuisent, et que malgré nos différends, nous voulons la même chose : une meilleure qualité de vie pour les familles qui nous entourent. »
La présidente a réitéré son désir de forger un dialogue avec l’organisme défenseur des Acadiens et de faire front commun dans le dossier de la privatisation en soins de santé.
Sharon Buchanan attend toujours des nouvelles de l’organisme et veut toujours rencontrer le président « le plus tôt possible ».
« Nous n’avons pas encore discuté de date de rencontre parce que nous n’avons pas reçu de retour sur notre courriel. »